(Photo: 123RF)
Le ministère américain de la Défense a refusé mercredi d’accorder un permis pour l’exploitation de la mine d’or et de cuivre Pebble Mine en Alaska, mettant un coup d’arrêt quasi-définitif à ce projet décrié pour ses conséquences environnementales.
Dans un communiqué envoyé à l’AFP, le colonel Damon Delarosa, commandant du district de l’Alaska du Corps des ingénieurs de l’armée de terre américaine (USACE), a indiqué que le plan présenté par Pebble Limited Partnership pour évacuer les déchets «ne respecte pas les recommandations de la Loi sur la protection de l’eau» (Clean Water Act) et que ce projet est «contraire à l’intérêt général.»
Cette décision est une victoire majeure pour les associations de défense de l’environnement ainsi que pour les tribus autochtones d’Alaska, qui s’opposent à Pebble Mine depuis plus d’une décennie.
L’exploitation aurait été située dans la Baie de Bristol, qui abrite la plus grande zone de pêche de saumons sauvages au monde.
La qualité exceptionnelle de l’eau des rivières et des zones marécageuses offrent un habitat idéal à ces poissons.
En 2014, sous l’administration Obama, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) avait déjà tâché de bloquer le projet, mettant en avant les conséquences néfastes pour la pêcherie locale.
Mais l’administration Trump avait autorisé Pebble Limited Partnership, une filiale du groupe canadien Northern Dynasty Minerals, à faire une demande pour un permis d’exploitation.
En plus des militants écologistes et des peuples autochtones, des proches du président républicain sortant s’étaient dressés contre le projet, à commencer par son fils aîné, Donald Trump Jr, adepte de la pêche en Baie de Bristol.
Le président élu Joe Biden a lui indiqué en août dans un communiqué être contre la construction d’une mine dans cette zone, réitérant la position de l’administration Obama.
«Nous sommes évidemment consternés par la nouvelle d’aujourd’hui étant donné que l’USACE avait publié en juillet une déclaration sur l’impact environnemental indiquant clairement que le projet pouvait co-exister harmonieusement avec l’industrie de la pêche et aurait offert d’importants bénéfices économiques aux communautés les plus proches du gisement», a réagi le patron de Pebble Limited Partnership, John Shively, dans un communiqué transmis à l’AFP.
L’entreprise compte faire appel de la décision de l’USACE.
Le Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), une ONG opposée au projet, s’est en revanche réjoui de son blocage.
«Cette région a été traversée par les incertitudes sur son sort depuis une décennie. Cette décision reconnait qu’il aurait été impossible d’atténuer les dégâts causés par Pebble Mine», a déclaré Joel Reynolds, un représentant de NRDC.