La guerre en Ukraine avait déjà poussé la Commission à réduire drastiquement ses prévisions de croissance, en raison notamment de la flambée des prix de l'énergie. (Photo: Getty Images)
Bruxelles — La Commission européenne va encore abaisser ses prévisions de croissance économique en Europe pour cette année et l’an prochain, tout en relevant ses prévisions d’inflation afin de tenir compte des conséquences de la guerre en Ukraine, a prévenu lundi le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.
L’exécutif européen doit présenter jeudi des chiffres actualisés pour l’UE et la zone euro.
«La croissance économique se montre résiliente cette année. Malgré tout, on peut s’attendre à une révision à la baisse, et encore plus pour l’année prochaine», a-t-il dit, avant une réunion des ministres des Finances à Bruxelles. «Et malheureusement, l’inflation continue à être plus haute que prévu. Donc elle va de nouveau être revue à la hausse», a-t-il ajouté.
Le taux d’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en juin, à 8,6% sur un an.
La guerre en Ukraine avait déjà poussé la Commission à réduire drastiquement ses prévisions de croissance, en raison notamment de la flambée des prix de l’énergie.
Le 16 mai, elle avait abaissé de 1,3 point sa prévision de croissance du Produit intérieur brut (PIB) pour la zone euro en 2022, à 2,7%, et augmenté de 3,5 points sa prévision d’inflation, à 6,1%, par rapport aux chiffres précédents qui avaient été publiés avant le déclenchement de l’offensive russe.
Bruxelles redoute désormais une coupure complète de l’approvisionnement en gaz de la Russie, en réponse aux sanctions occidentales imposées à Moscou.
Un arrêt complet de ces livraisons, dont l’Europe est très dépendante, «n’est pas notre scénario de base, mais ce n’est pas un risque qu’on peut exclure. Clairement, nous nous préparons au niveau de l’UE et aussi au niveau des États membres», a expliqué Valdis Dombrovskis.
Un arrêt brutal des livraisons de gaz russe pourrait entraîner des restrictions pour les ménages et les entreprises, avec des conséquences possibles sur la production industrielle.
«Nous avions déjà pris en compte ce scénario adverse dans nos prévisions de printemps, et il nous conduisait à une croissance négative. Malheureusement, les choses n’ont pas changé», a déclaré de son côté le commissaire à l’Économie, Paolo Gentiloni.
Aujourd’hui «nous ne sommes pas dans ce scénario, mais le risque d’y entrer augmente», a-t-il reconnu.
«Pour le moment, la situation est celle d’une croissance très ralentie, nous ne sommes pas en territoire négatif. Ce qui pourrait changer la donne ce sont des pénuries réelles» dans l’approvisionnement de gaz, a-t-il expliqué.