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Fraude: «C’est une arnaque. C’est une imposture», dit Trump

La Presse Canadienne|Publié le 02 octobre 2023

Fraude: «C’est une arnaque. C’est une imposture», dit Trump

«Il s’agit de la suite de la plus grande chasse aux sorcières de tous les temps», a déclaré Donald Trump. (Photo: La Presse Canadienne)

New York — L’ancien président américain Donald Trump a dénoncé l’affaire de fraude civile concernant ses pratiques commerciales comme une «anarque» politiquement motivée.

M. Trump a tenu ces commentaires au moment où il se présentait avec défiance dans un procès en lien avec ce dossier, qui pourrait lui coûter le contrôle de la Trump Tower et d’autres propriétés très prisées.

«Il s’agit de la suite de la plus grande chasse aux sorcières de tous les temps», a-t-il déclaré alors qu’il se rendait volontairement dans la salle d’audience d’un tribunal new-yorkais dans le cadre du procès dont les enjeux sont considérables pour lui.

«C’est une arnaque. C’est une imposture», a affirmé le républicain, réitérant ses affirmations selon lesquelles les poursuites engagées par la procureure générale de New York, Letitia James, sont une tentative portée par une motivation politique visant à contrecarrer son retour à la Maison-Blanche.

«Ce que nous avons ici est une tentative de me nuire lors d’une élection», a-t-il dénoncé, avant d’ajouter: «Je ne pense pas que les habitants de ce pays vont accepter cela.»

Il a détourné le regard de Mme James, une démocrate, quand il la croisait sur le chemin du tribunal, avec un air de dégoût sur le visage.

«Fraude persistante»

La poursuite soutient que M. Trump et sa société ont trompé des banques, des assureurs et d’autres personnes en mentant de façon régulière sur sa richesse dans les états financiers.

Le juge Arthur Engoron a déjà statué que M. Trump avait commis des fraudes dans ses relations d’affaires. Comme il s’agit d’un procès sans jury, M. Engoron se prononcera sur les six autres plaintes déposées dans le cadre de l’action en justice, y compris les allégations de complot, de falsification de documents commerciaux et de fraude à l’assurance.

M. Trump, candidat républicain à la présidentielle de 2024, a nié avoir commis des actes répréhensibles. Il affirme que la procureure générale et le juge sous-évaluent des biens tels que Mar-a-Lago.

Selon lui, ce qu’il a inscrit sur ses états financiers n’a pas d’importance puisqu’ils comportent une clause de non-responsabilité indiquant qu’il ne faut pas s’y fier.

Lui et ses avocats ont également affirmé que personne n’avait été lésé par quoi que ce soit dans les états financiers ; les banques auxquelles il a emprunté de l’argent ont été entièrement remboursées, les partenaires commerciaux ont gagné de l’argent et l’entreprise de M. Trump a prospéré.

Dans des messages publiés cette nuit sur son site Truth Social, il a déclaré qu’il se rendait au tribunal «pour défendre (son) nom et (sa) réputation». Il a également dénoncé l’affaire comme étant «une imposture» et a appelé la procureure générale et le juge à démissionner.

Avant le procès, lundi, Letitia James a réitéré sa position selon laquelle M. Trump s’est livré pendant des années à une «fraude persistante et répétée».

«Peu importe votre puissance et l’argent que vous pensez avoir, personne n’est au-dessus de la loi», a-t-elle fait valoir en entrant au palais de justice.

Des enjeux plus importants

M. Trump ne devrait pas témoigner avant plusieurs semaines. Son déplacement au tribunal lundi a marqué un changement remarquable par rapport à ses pratiques antérieures.

M. Trump ne s’était pas rendu au tribunal en tant que témoin ou spectateur lorsque sa société et l’un de ses principaux dirigeants ont été reconnus coupables de fraude fiscale l’année dernière.

Il ne s’est pas non plus présenté au procès qui s’est tenu au début de l’année et au cours duquel un jury l’a reconnu responsable d’avoir agressé sexuellement l’écrivaine E. Jean Carroll dans la cabine d’essayage d’un grand magasin.

À certains égards, cependant, ce nouveau procès comporte des enjeux plus importants.

La procureure James réclame 250 millions de dollars (M$) de pénalités et l’interdiction pour M. Trump de faire des affaires à New York.

La décision rendue par le juge la semaine dernière, si elle est confirmée en appel, pourrait obliger M. Trump à renoncer à des propriétés new-yorkaises, notamment la Trump Tower, un immeuble de bureaux de Wall Street, des terrains de golf et un complexe de banlieue.

La procureure générale accuse M. Trump et son entreprise d’une longue liste de mensonges dans les états financiers qu’il a remis aux banques. Dans un récent document déposé au tribunal, le bureau de Mme James affirme que M. Trump a exagéré sa richesse de 3,6 milliards de dollars.

Parmi les allégations, il est notamment question d’une affirmation de l’ancien président selon laquelle son appartement de la Trump Tower à Manhattan — un penthouse de trois étages doté d’accessoires plaqués or — était presque trois fois plus grand qu’il ne l’était en réalité et valait la somme de 327M$.

Aucun appartement de la ville de New York n’a jamais été vendu pour un montant aussi élevé, soutient Mme James.

M. Trump a évalué Mar-a-Lago à 739M$, soit plus de dix fois une estimation plus raisonnable de sa valeur, selon la procureure. Le chiffre avancé par M. Trump pour le club privé de Palm Beach, en Floride, était basé sur l’idée que la propriété pourrait être aménagée à des fins résidentielles. Bien que M. Trump y vive, les termes de l’acte de propriété interdisent tout développement résidentiel sur la propriété, a déclaré Mme James.

L’action en justice intentée par Mme James est l’un des nombreux dossiers juridiques auxquels est confronté M. Trump alors qu’il fait campagne pour revenir à la Maison-Blanche lors des élections de l’année prochaine.

Il a été inculpé quatre fois depuis mars, accusé de comploter pour renverser sa défaite électorale de 2020, d’accumuler des documents classifiés et de falsifier des documents commerciaux liés à des pots-de-vin versés en son nom.

Le procès pourrait durer jusqu’en décembre, a déclaré M. Engoron.

 

Par Michael R. Sisak, The Associated Press

 

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