Berlin: la baisse des livraisons de gaz russe est une «attaque»
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 21 juin 2022Le groupe russe Gazprom a baissé cette semaine les livraisons vers l'Europe via le gazoduc Nord Stream de 40%, puis de 33%, arguant d'un problème technique. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 20 juin 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.
11h33 | Berlin — Les baisses de livraison de gaz russe à l’Europe via Nord Stream, récemment décidées par Moscou, sont une «attaque» qui vise à «semer le chaos sur le marché européen de l’énergie», a dénoncé mardi le ministre allemand de l’Économie et du Climat Robert Habeck.
«Ce que nous avons vu la semaine dernière revêt une autre dimension. La réduction des livraisons de gaz par Nord Stream est une attaque contre nous», a-t-il affirmé lors d’un discours devant les patrons de l’industrie à Berlin.
Cette «attaque économique» a été «menée de façon délibérée» par Vladimir Poutine, a-t-il ajouté.
«Nous avons déjà vu cette façon de faire plusieurs fois, avec la réduction des livraisons de gaz, en Bulgarie, en Pologne ou au Danemark», a affirmé le ministre.
«Il s’agit de semer le chaos sur le marché européen de l’énergie», en «faisant monter les prix», a alerté M. Habeck.
Le groupe russe Gazprom a baissé cette semaine les livraisons vers l’Europe via le gazoduc Nord Stream de 40%, puis de 33%, arguant d’un problème technique.
Mais pour le gouvernement allemand, il s’agit d’une «décision politique», destinée à peser dans le bras de fer entre Moscou et les pays occidentaux sur la guerre en Ukraine.
Pour faire face à cette chute des livraisons, Berlin a annoncé dimanche un recours accru, jusqu’en 2024, aux centrales à charbon du pays pour produire de l’électricité.
Une décision amère pour ce gouvernement de coalition, faisant la part belle aux écologistes, et qui a promis de sortir du charbon d’ici à 2030.
Les «réserves (de gaz) ne sont remplies qu’à 60%, et si nous entrons dans l’hiver avec des réserves à moitié pleines, et si le robinet du gaz est fermé, alors nous parlons d’une grave crise économique en Allemagne», s’est justifié M. Habeck, une figure du parti Vert allemand.
En raison des besoins immenses de son industrie, l’Allemagne importe près de 35% de son gaz de Russie. Cette proportion était de 55% avant l’invasion russe de l’Ukraine, Berlin mettant les bouchées doubles pour mettre en place des sources d’énergie alternatives.