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Accord post-Brexit: l’UE au maximum de ses concessions

AFP|Publié le 03 Décembre 2020

Accord post-Brexit: l’UE au maximum de ses concessions

«Je n’ai pas l’impression que nous soyons à quelques heures d’un accord», a insisté un diplomate européen. (Photo: 123RF)

L’UE n’est plus qu’à « quelques millimètres » d’avoir concédé tout ce qu’elle pouvait dans les négociations commerciales avec le Royaume-Uni, ont prévenu jeudi des sources européennes, au moment où les deux parties affirment être entrées dans la phase ultime des pourparlers.

« Nous avons atteint un point où nous sommes si proches des limites de notre mandat que nous avons besoin d’un mouvement de la part du Royaume-Uni pour parvenir à un accord », a affirmé mercredi un haut diplomate européen.

Il a souligné que dans certains domaines, les Européens n’étaient plus qu’à « quelques millimètres de leurs lignes rouges », excluant toute nouvelle concession supplémentaire malgré la contrainte de plus en plus pressante du calendrier.

La rupture définitive entre l’UE et le Royaume-Uni aura lieu le 31 décembre, date à laquelle les Britanniques, qui ont officiellement quitté l’UE le 31 janvier, cesseront d’appliquer les normes européennes.

Sans accord pour régir leur relation, les deux parties échangeront selon les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas. Au risque d’un nouveau choc économique s’ajoutant à celui de la pandémie.

Or, pour qu’un éventuel accord puisse être ratifié dans les temps par les parlements britannique et européen, c’est dans les tous prochains jours que les négociations devront se conclure.

« Je n’ai pas l’impression que nous soyons à quelques heures d’un accord (…) Ce qui reste à combler est encore assez important », a insisté le diplomate européen.

« Il y a évidemment beaucoup d’attentes et nous sommes vraiment au bout du parcours, mais il y a encore de réelles disparités », répond-on côté britannique.

Selon une autre source européenne, le « sentiment d’urgence » de l’UE « est compris à Londres » et « tout peut basculer » à tout moment, alors que les discussions se poursuivent dans la capitale britannique de manière intensive. Elles pourraient se prolonger vendredi.

« Il faut un accord maintenant, car si les négociations continuent la semaine prochaine, l’accord, s’il est trouvé, ne pourra pas entrer en vigueur », a averti cette source.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, a jugé jeudi un accord possible « dans les prochains jours » si les Européens conservent leur « sang-froid ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pourrait s’entretenir durant le week-end avec le premier ministre britannique Boris Johnson pour faire le point.

Les discussions continuent de bloquer sur trois points : l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence et la manière de régler les différends dans le futur accord.