Transcontinental croit encore au papier

Publié le 18/02/2010 à 15:35

Transcontinental croit encore au papier

Publié le 18/02/2010 à 15:35

Le pdg de Transcontinental, François Olivier. Photo: Transcontinental.

Même si le secteur des médias imprimés est confronté à des changements profonds et structurels, Transcontinental continue de croire qu’il y a un avenir pour le papier, que ce soit dans le secteur des journaux ou dans celui de plateformes entièrement publicitaires comme le Publisac.

C’est ce qu’a assuré le pdg de l’entreprise, François Olivier, au cours de l’assemblée annuelle des actionnaires qui se tenait ce jeudi matin à Montréal, et où M. Olivier a tracé les grandes lignes de l’avenir pour une entreprise qui est un des imprimeurs les plus importants en Amérique du Nord.

«L’un des effets pervers de la récession, c’est d’alimenter la perception qu’à l’heure d’Internet et des technologies sans fil, les métiers d’éditeur et d’imprimeur sont en déclin irrémédiable, voire sous respirateur artificiel», a-t-il expliqué aux actionnaires.

Or, loin qu’il tue le papier, M. Olivier a plutôt soutenu que le développement du numérique se ferait conjointement avec le maintien d’une offre papier pour encore de nombreuses années. «Même si nous nous attendons à une croissance plus lente de la division imprimerie, nous voyons pendant très longtemps encore le papier coexister avec une offre numérique », a-t-il dit.

Dans le secteur publicitaire, on peut tout aussi bien imaginer qu’une offre numérique viendra bonifier mais non anéantir les plateformes déjà en place. Par exemple, à ceux qui disent que le Publisac est un média du passé voué à l’extinction, M. Olivier a rétorqué qu’il s’était agi d’un des secteurs les plus rentables de l’entreprise en 2009, en pleine crise économique.

«Pour les rares fois où le Publisac est imprimé en retard, si je me fie au nombre d’appels que nous recevons, je peux vous dire que les gens le lisent et l’apprécient », a-t-il souligné.

Pour compléter l’offre papier du Publisac, on verra cependant bientôt l’apparition des sites Internet Publisac.ca et Dealstreet.ca, a annoncé jeudi la direction de l’entreprise. La capacité d’offrir aux clients un guichet unique pour annoncer sur des plateformes papier et numérique est un des avantages distinctifs de Transcontinental, selon son pdg.

Il faut dire que l’entreprise montréalaise joue gros. Malgré une incursion dans le numérique, Transcontinental continue de dégager l’essentiel de ses revenus du secteur imprimé. Le secteur de l’impression représente des revenus annualisés de 1,5 G$ et emploie plus de 8000 personnes, sur les 12 550 que compte toute l’entreprise.

L’avancée dans le numérique se fait d’ailleurs de façon mesurée. «Nous ne devons pas aller plus vite que ce que veulent nos clients. Dans plusieurs cas, on expérimente et les annonceurs sont d’accord avec cela», a mentionné M. Olivier.

Pas de plan pour du contenu payant sur le web

En ce qui a trait à l’année en cours, Trancontinental a affirmé qu’il n’envisageait pas de faire payer pour ses publications en ligne, ce qui laisse croire que le modèle d’entreprise préconisé sur le web restera soutenu en larges parts par les revenus publicitaires, même dans le cas des magazines. 

M. Olivier, s’est aussi dit intéressé dans la réalisation d’acquisitions du côté des journaux régionaux et du secteur des communications-marketing, un pôle de croissance majeur pour l’entreprise dans l’avenir. Transcontinental a déjà acquis en 2009 deux petites entreprises ontariennes spécialisées dans les communications marketing sur Internet, dont une fournit des circulaires électroniques à de grands détaillants. Christian Trudeau, un ancien pdg de BCE Emergis, a été nommé en avril 2009 à la tête de cette nouvelle division.

Dans ce contexte, les actifs de Canwest (actuellement sous la protection de la loi sur la faillite), qui détient des journaux régionaux, pourraient intéresser Transcontinental s’ils étaient vendus en pièces détachées, a indiqué M. Olivier.

On doit aussi surveiller la conclusion d’une entente d’ici la fin avril en vue de la vente des actifs de publipostage aux États-Unis, où Transcontinental dit avoir fait le choix de se retirer pour se concentrer sur d’autres activités plus porteuses.

Dans le dossier du San Francisco Chronicle (que Transcontinental imprime depuis juillet dans sa nouvelle usine de Fremont, en Californie), qui a fait couler beaucoup d’encre l’an dernier quand il a été révélé que le journal pourrait fermer, M. Olivier a indiqué que la situation financière du quotidien californien s’était améliorée depuis l’entrée en activité de l’usine, grâce à la conclusion d’une entente avec le syndicat.

Il a toutefois indiqué que de telles ententes entre un grand quotidien et Transcontinental ne se feraient plus dans l’avenir. «Ça ne donne rien de refaire le passé, mais on aurait peut-être pu faire les choses différemment. Dans l’avenir, il faudra impliquer plus d’acteurs dans la prise de risque financier si nous prenons en charge l’impression d’un quotidien», a-t-il mentionné.

 

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