Le groupe anglo-canadien d'information financière et professionnelle Thomson Reuters a publié mardi un bénéfice net de 369 millions de dollars pour le troisième trimestre, en hausse de 37,6% et supérieur aux attentes.

Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 56 cents, au delà des 53 cents attendus par les analystes. Le chiffre d'affaires a progressé de 6% à 3,45 milliards de dollars, alors que les analystes avaient tablé sur un reflux.

Le groupe a également confirmé ses prévisions annuelles, en particulier celle d'une progression du chiffre d'affaires située entre 3 et 7%.

Le directeur général Thomas Glocer, cité dans un communiqué, s'est dit satisfait des résultats, et il a clarifié la réorganisation de la division d'activités de marchés (terminaux financiers et agence de presse) annoncée il y a trois mois.

"Nous avons lancé une série de changements dans la stratégie, les produits et l'organisation pour s'occuper des pans de notre activité 'marché' qui ne donnent pas les résultats attendus", a dit M. Glocer.

"Nous escomptons que les retombées bénéfiques de ces changements amélioreront la performance des ventes en 2012, et la croissance du chiffre d'affaires en 2013", a-t-il ajouté.

Le chiffre d'affaires de la seule activité médias a progressé de 5% à 83 millions de dollars, ce qui est entièrement imputé à l'effet de change, sans quoi il serait resté stable. "Les recettes ont été stables, avec un déclin dans l'agence de presse, qui a été compensé par la croissance dans l'activité consommateurs", a indiqué le groupe, faisant état d'une hausse de la publicité en Amérique.

Le groupe a saisi l'occasion pour annoncer le départ à la retraite en juillet de son directeur financier Robert Daleo, 63 ans. Il sera remplacé dès le 1er janvier par le directeur financier de l'activité des produits professionnels Stephane Bello, et entre janvier et juillet restera vice-président du groupe.

L'action perdait 0,91% à 29,40 dollars vers 15h00 GMT à la Bourse de New York, dans un contexte général de baisse des Bourses lié à la situation en Grèce.

Les analystes jugeaient globalement ces résultats sans grande surprise, en dépit des performances un peu meilleures qu'attendues.

"Le trimestre n'a pas marqué de dégradation, ce qu'avaient pu craindre certains investisseurs", a noté Colin Moore, analyste chez Credit Suisse.

La croissance a été tirée par la branche des activités "professionnelles", qui recouvre diverses ressources d'informations juridiques, comptables, fiscalistes et scientifiques. Son chiffre d'affaires a progressé de 11% à 1,38 milliard de dollars, pour un bénéfice d'exploitation en hausse de 12% à 384 millions.

La croissance a été moins marquée dans la division "marchés": + 5% à 1,88 milliard de dollars, pour un bénéfice d'exploitation en hausse de 8% à 382 millions.

Dans cette activité, les recettes tirées des outils de la banque d'investissement et de conseil ont stagné, et même reculé de 3% hors effet de change, à 550 millions de dollars.

"L'amélioration de la performance dans la gestion d'investissement est un objectif clé de la réorganisation récente de l'activité marchés", a indiqué le groupe, qui prévoit toutefois d'être pénalisé par la crise et les suppressions d'emplois du secteur financier, laquelle pourrait réduire les besoins en nouveaux terminaux financiers.

Avec le décalage de recettes dû au modèle d'abonnement privilégié par le groupe, M. Daleo a prévenu que "2012 "pourrait être marqué par un climat difficile. "Mais nous nous y préparons", a-t-il assuré.