60 secondes avec: Bernard Derome, animateur


Édition du 07 Décembre 2013

60 secondes avec: Bernard Derome, animateur


Édition du 07 Décembre 2013

Vous avez eu l'idée d'une série télévisée sur les riches. D'où vous est-elle venue ?

Il y a eu le printemps érable. Il y a une crise économique actuellement. Il y a la commission Charbonneau, etc. On a toujours considéré que c'est laid de faire de l'argent. Pourtant, l'économie est au coeur de toute société. De plus, les gens dépensent et s'endettent comme jamais. Tout le monde ne s'est quand même pas mis à la simplicité volontaire. Alors, je me suis dit que les Québécois étaient mûrs pour entendre un discours sur l'argent.

Avez-vous eu du mal à convaincre ces personnes riches de vous parler ?

Non ! J'ai eu quelques refus, mais pas beaucoup. J'en déduis qu'eux aussi estiment que le temps est venu de s'exprimer. Et c'est ce que je leur ai proposé, de s'exprimer. Quand j'interviewais Stephen Harper, je «fessais» dedans. Dans cette série, ce n'était pas le but. Certains ont plus de facilité à se raconter que d'autres, et c'est normal. Mais il n'y a pas eu de bras de fer pendant l'entrevue. Il n'était pas question de «rentrer» dans les riches ; pas question de porter un jugement sur eux. Les téléspectateurs en tireront les conclusions qu'ils veulent. Ce n'est pas une série people ; il n'était pas question d'étaler leur richesse à l'écran, de montrer leur luxueuse résidence ou leur riche mobilier. D'ailleurs, plusieurs ont demandé de faire l'entrevue dehors, dans leur jardin. Martin Matte et Norman Brathwaite ont préféré me rencontrer dans une salle de spectacle. Dans d'autres cas, ça s'est passé au bureau.

Quelles conclusions tirez-vous de cette expérience ?

D'abord, qu'il y a plus de gens corrects que de trous de cul chez les riches. Et qu'il faudrait le dire aux gens. Et il faudrait initier les jeunes à la création de la richesse. Si on veut la distribuer, il faut d'abord la créer. J'ai été privilégié d'avoir accès à ces personnes. Je pense qu'elles voulaient dire aux gens que les riches n'existent pas seulement pour les écraser. On a encore un fond de judéo-christianisme dont il faudrait finir par se sortir. Il faut que l'on fasse la paix avec l'argent. Mais le Québec n'est pas unique au monde ; j'ai une maison en France, et je peux vous dire que c'est encore pire qu'ici. Les Français parlent plus facilement de sexe que d'argent !

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CV

Nom : Bernard Derome

Âge : 69 ans

Titre : Ancien chef d'antenne du Téléjournal de Radio-Canada, pendant près de 30 ans

Concepteur et animateur d'une série de trois émissions d'une heure, Les grands moyens, sur les gens riches, produite par Swan Productions. Ces émissions seront diffusées à Télé-Québec les lundis 6, 13 et 20 janvier. M. Derome parle d'argent avec une vingtaine de riches Québécois, dont Jean Coutu, Andrew Molson, Alexandre Taillefer, Paul Martin, Charles Sirois, Martin Matte, Norman Brathwaite, Pierre Karl Péladeau, Louis Vachon, Serge Godin, Alain Lemaire et Marcel Dutil. Une série Web axée sur l'entrepreneuriat suivra à partir du 7 janvier.

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14 - Nombre de Québécois milliardaires (deux autres valent entre 900 millions et 1 milliard de dollars).

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