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Northvolt: pas de pressions politiques, assure le syndicat

La Presse Canadienne|Publié le 27 février 2024

Northvolt: pas de pressions politiques, assure le syndicat

Elle n’a pas subi de pressions politiques pour modifier ses rapports, assure le SPGQ, contrairement à ce qu’a laissé entendre l’opposition dans ses attaques contre le gouvernement la semaine dernière. (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) défend la biologiste ciblée pour avoir confectionné deux analyses divergentes concernant le site où devrait être construite l’usine de cellules de batteries Northvolt, en Montérégie.

Elle n’a pas subi de pressions politiques pour modifier ses rapports, assure le SPGQ, contrairement à ce qu’a laissé entendre l’opposition dans ses attaques contre le gouvernement la semaine dernière.

Radio-Canada avait alors révélé que les références scientifiques utilisées quelques mois plus tôt, en mars 2023, dans une analyse de la biologiste pour refuser un projet immobilier sur le même lieu avaient disparu dans l’analyse qui a autorisé par la suite le projet Northvolt.

Le président du SPGQ, Guillaume Bouvrette, dit avoir parlé à la biologiste qui est membre de son syndicat et qui est au centre de la controverse.

«Elle n’a pas eu de pressions politiques quant aux conclusions» de ses rapports, a-t-il fait savoir, dans une entrevue avec La Presse Canadienne diffusée mardi.

«Je comprends très bien que ça fasse controverse», a-t-il admis.

«Ça serait facile pour nous, dans un contexte où nous sommes en négociation de convention collective, de crier à l’ingérence, mais ce n’est pas la réponse que la personne directement concernée nous a donnée dans ce cas précis. Est-ce que ça veut dire qu’il n’existe pas d’ingérence politique dans aucun dossier? Je ne peux pas affirmer ça.»

Il a ajouté qu’il n’avait pas élaboré avec elle sur les motifs et les divergences des rapports, étant donné que «ce n’est pas mon rôle de le faire», a ajouté le président du SPGQ.

«La biologiste a fait son travail», a conclu M. Bouvrette.

Vendredi, l’Association des biologistes du Québec (ABQ) avait signifié qu’elle ne pouvait assurer que les deux analyses produites avaient été effectuées dans les règles de l’art.

«Commande politique» et «falsification de documents»

La semaine dernière, l’opposition libérale avait évoqué une «commande politique» et même la «falsification de documents» pour expliquer les deux rapports contradictoires, en soupçonnant l’ingérence du gouvernement et du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ardent promoteur du projet.

«Ça commence à sentir mauvais, cette affaire», avait lancé le leader parlementaire de l’opposition officielle, Monsef Derraji.

«Deux rapports, un rapport où il y avait les arguments scientifiques que le gouvernement a utilisés pour dire non au promoteur immobilier. Juste après, même personne, même analyse, on enlève les arguments scientifiques pour dire oui à Northvolt. Qui a ordonné le changement de ces documents, qui a donné la commande, qui a commandé le changement?»

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait alors argué que les deux projets étaient différents notamment parce qu’ils ne visaient pas le même emplacement sur cet immense terrain.

Le projet immobilier aurait détruit 66% des terres humides qui constituent un habitat de nidification potentiel du petit blongios, un oiseau désigné vulnérable en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.

C’est ce qui expliquait son refus, a justifié le ministre, tandis que dans le cas du projet Northvolt, le promoteur a «convenu de modifier son projet en décembre 2023 pour qu’il n’empiète pas sur les milieux humides qui servent d’habitat potentiel pour la nidification du petit blongios», à la suite de «nombreux échanges entre les biologistes du ministère et Northvolt».

Le projet d’usine de cellules de batteries Northvolt est souvent décrit comme le plus important investissement privé dans l’histoire du Québec.

Des groupes écologistes, des citoyens et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) réclament un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour analyser le méga-projet.

Le CQDE s’est adressé à la Cour supérieure pour faire annuler l’autorisation délivrée par le gouvernement à Northvolt.

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne

 

 

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