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Lion Électrique: dispute autour de sa nouvelle usine

La Presse Canadienne|Publié le 08 avril 2021

Lion Électrique: dispute autour de sa nouvelle usine

(Photo: Pierre Saint-Arnaud pour La Presse canadienne)

La nouvelle mairesse de Saint-Jérôme, Janice Bélair-Rolland, accuse Aéroports de Montréal (ADM) de se livrer à une concurrence déloyale en voulant convaincre le fabricant de véhicules Lion Électrique de réaliser sur ses terrains des Laurentides son projet d’usine de fabrication de modules et d’ensembles de batteries.  

Le 15 mars dernier, les gouvernements du Canada et du Québec ont annoncé qu’ils financeraient plus de la moitié de la construction de l’usine, un projet de 185 millions $. Lion Électrique comptait le mois dernier 465 employés à Saint-Jérôme, où elle construit déjà des autobus électriques et des camions urbains.   

La mairesse Bélair-Rolland signale que les terrains que gère ADM sont de compétence fédérale, pour lesquels les règles du jeu sont différentes, ce qui, selon elle, engendre une concurrence déloyale. À son avis, ces terrains, qui devaient servir à l’exploitation d’un aéroport, sont détournés de leur usage principal et entrent en compétition avec des terrains industriels municipaux.   

Mme Bélair-Rolland a compris que lorsque les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault et le député provincial de Saint-Jérôme Youri Chassin ont annoncé le 15 mars leur participation financière au projet de Lion Électrique, tout laissait présager que l’usine serait construite à Saint-Jérôme.   

La Ville de Saint-Jérôme affirme qu’elle a conclu avec l’entreprise un accord de principe en vue de l’implantation sur son territoire de la future usine conditionnellement, notamment, à l’obtention de l’aide financière des gouvernements fédéral et du Québec.   

Les deux ordres de gouvernement ont chacun consenti à la compagnie un prêt pardonnable de 50 millions $ pour s’assurer que le complexe voie le jour dans les Laurentides au début de 2023 et crée 135 emplois. L’effectif pourrait atteindre 285 personnes à terme.   

Jusqu’à 30 % du prêt, soit environ 15 millions $, offert par le gouvernement Legault deviendra une subvention si certaines cibles de création de postes sont atteintes et que le siège social est maintenu à Saint-Jérôme, notamment. 

Quant au soutien financier offert par le gouvernement Trudeau, il pourrait être pardonné dans son intégralité.  

À l’annonce de l’aide financière des gouvernements, le fondateur, président et chef de la direction de Lion Électrique, Marc Bédard, a dit que l’usine et un nouveau centre d’innovation devraient voir le jour sur un terrain offert par la Ville de Saint-Jérôme. C’était alors l’option privilégiée par Lion, mais il restait des détails à régler et M. Bédard a signalé que d’autres sites étaient évalués.   

Marc Bédard a dit le 15 mars que le terrain choisi serait situé dans les Laurentides et qu’il serait déterminé dans les trois ou quatre prochaines semaines; une annonce est donc imminente.    

L’espace offert par la Ville de Saint-Jérôme s’accompagnerait d’un bail de 25 ans et d’un congé de taxes foncières d’une durée de cinq années. La société disposerait également d’une option d’achat pour le terrain.   

Janice Bélair-Rolland ajoute qu’à Saint-Jérôme, Lion Électrique pourrait se développer aux côtés d’autres sociétés spécialisées dans le domaine de l’innovation et des véhicules électriques. 

Elle invite Lion à poursuivre son développement au sein de la communauté d’affaires qui l’a vue naître.