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Le sidérurgiste Stelco est vendu à Cleveland-Cliffs pour 3,4G$

La Presse Canadienne|Publié le 15 juillet 2024

Le sidérurgiste Stelco est vendu à Cleveland-Cliffs pour 3,4G$

Le siège social de Stelco demeurera à Hamilton et l’entreprise maintiendra des «niveaux d’emploi importants» au Canada. (Photo: Peter Power La Presse Canadienne)

Hamilton — Sept ans après s’être affranchie de la protection contre ses créanciers et s’être lancée dans un redressement majeur, Stelco a annoncé son acquisition par Cleveland-Cliffs dans le cadre d’une transaction de 3,4 milliards de dollars (G$).

Dans un communiqué publié lundi, le célèbre sidérurgiste de Hamilton, en Ontario, a déclaré qu’il avait accepté de vendre toutes ses actions ordinaires émises et en circulation au prix de 70$ l’unité à Cleveland-Cliffs, de l’Ohio, l’un des plus grands fabricants d’acier d’Amérique du Nord.

«Je sais que Cliffs continuera de s’appuyer sur l’excellent environnement de travail et de vie que nous avons créé pour tous nos employés et qu’il continuera d’être un fournisseur fiable pour nos précieux clients, tout en préservant la stature et la réputation de Stelco au Canada et en maintenant notre position nationale canadienne», a affirmé Alan Kestenbaum, chef de la direction de Stelco.

Dans le cadre de l’accord, le siège social de Stelco demeurera à Hamilton et l’entreprise maintiendra des «niveaux d’emploi importants» au Canada, notamment en conservant des Canadiens dans son équipe de direction.

Le président et chef de la direction de Cleveland-Cliffs, Lourenco Goncalves, a salué le fait que M. Kestenbaum a réussi à transformer «un actif sous-performant sous la propriété précédente en une entreprise très rentable et axée sur le profit».

L’accord devrait être finalisé au quatrième trimestre de 2024.


Retour en des mains étrangères

Ce ne sera pas la première fois que Stelco sera dans les mains d’une entreprise étrangère. U.S. Steel avait acquis l’entreprise vieille de 114 ans en 2007, juste avant que la crise financière mondiale ne déclenche une récession. En 2014, le deuxième plus grand sidérurgiste américain a placé ses opérations canadiennes sous la protection de ses créanciers.

M. Kestenbaum a pris les rênes en 2017 (il est parti un an en 2019), a modernisé les hauts fourneaux de Stelco et, via des acquisitions, a orienté l’entreprise vers une production accrue d’acier pour les constructeurs automobiles.

Le président international du Syndicat des Métallos, David McCall, a appuyé la vente à Cleveland-Cliffs, la qualifiant de «formidable pour la résilience des emplois manufacturiers et syndiqués» en Amérique du Nord.

«Cleveland-Cliffs a fait ses preuves en garantissant que le syndicat a toujours une place à la table, et cet accord n’est pas différent», a commenté le chef du syndicat dans un communiqué.

En décembre, environ 83% des 2400 travailleurs de Stelco étaient syndiqués.


Se consolider face à la Chine

Les fusions et acquisitions dans le secteur ont fait la une des journaux au cours de la dernière année, alors que les producteurs cherchent à se consolider en réponse aux importations bon marché en provenance de Chine.

En août, Cleveland-Cliffs a fait une offre publique d’achat hostile de 7,25G$ pour acquérir U.S. Steel. Mais U.S. Steel a rejeté l’offre et a opté pour un rachat du japonais Nippon Steel pour 14,9G$. Nippon Steel est l’un des plus grands producteurs d’acier au monde en termes de volume de production.

Cet accord est en attente d’examen par le Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis.
Plusieurs médias ont également rapporté l’année dernière que Stelco et un partenaire anonyme envisageaient d’acheter U.S. Steel.

Stelco exploite deux sites en Ontario: une aciérie à Lake Erie Works et installation à Hamilton Works où opèrent une cokerie et des activités de finition.

L’analyste de la Banque Nationale, Maxim Sytchev, a qualifié l’accord Cleveland-Cliffs de «développement logique de l’industrie».

«Nous nous attendons à ce que l’accord soit révisé, mais on pourrait supposer que le contexte serait moins controversé que celui entre U.S. Steel et Nippon, compte tenu de la nature déjà intégrée de la chaîne d’approvisionnement nord-américaine, de l’ACEUM, etc.», a-t-il commenté dans une note aux investisseurs.