L’avenir énergétique, c’est aussi celui de nos entreprises

Publié le 05/06/2023 à 09:16

L’avenir énergétique, c’est aussi celui de nos entreprises

Publié le 05/06/2023 à 09:16

Par Véronique Proulx

Dans le cadre de l'étude des crédits du volet Énergie du ministère de Pierre Fitzgibbon, on apprenait que le nombre de mégawatts disponibles est nettement inférieur aux projets qui sont déposés et à venir. (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. Est-ce que j’aurai accès à suffisamment d’électricité pour réaliser les projets de mon entreprise? Quelle sera la situation dans 5 ou 10 ans? C’est le genre de questions que nous recevons ces temps-ci dans le secteur industriel. 

Il faut reconnaitre que ces préoccupations sont légitimes lorsque le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, admet lui-même que des projets pourraient être retardés à cause du manque d’électricité disponible.

La question de l’énergie est centrale pour maintenir un contexte d’affaires favorables et encourager l’investissement au Québec.

D’autant plus que nous produisons l’énergie la plus verte au monde.

Il s’agit là d’un puissant facteur de développement et d’attraction pour les entreprises à condition de pouvoir répondre à la demande. 

Besoin de prévisibilité et de transparence

Dans le cadre de l’étude des crédits du volet Énergie du ministère de Pierre Fitzgibbon, on apprenait que le nombre de mégawatts disponibles est nettement inférieur aux projets qui sont déposés et à venir. 

Bien sûr, il serait utopique de penser que le Québec pourra générer toute l’énergie idéalement requise à court terme.

Mais nos entreprises ont besoin de prévoir et d’avoir accès à un portrait juste.

Comment répondre aux critères d’attribution requis qui demeurent pour le moment plutôt vagues?

Comment mesure-t-on la capacité technique et l’incidence sur le réseau d’Hydro-Québec?

Comment les mégawatts disponibles sont-ils répartis dans les régions?

Les chefs d’entreprise ont besoin d’indications claires dans la planification de leurs projets et de leurs investissements. 

Les moyens de décarboner

Pour plusieurs entreprises, la situation est d’autant plus paradoxale que d’un côté on leur demande de décarboner leurs activités, mais que de l’autre, le Québec peine à fournir les moyens nécessaires pour y arriver, c’est-à-dire des sources d’énergie renouvelables.

Les entreprises manufacturières d’ici souhaitent améliorer leur performance environnementale. 

Pour faire leur part bien sûr, mais aussi parce qu’il s’agit d’un avantage concurrentiel indiscutable à l’échelle internationale. 

Par ailleurs, même si une certaine idée semble subsister à l’idée que les entreprises manufacturières soient de grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES), la réalité c’est que produire au Québec est nettement plus vert que dans d’autres régions du monde.

Cela notamment grâce à la réglementation en place et à toute la recherche et l’innovation déployée par nos entreprises.

Produire plus ici, c’est produire moins de GES l’échelle mondiale.

Mais cela prend encore davantage son sens en ayant accès à de l’énergie propre. 

Un accès à des sources alternatives 

Et si le réseau public n’est pas en mesure de livrer cette énergie maintenant, quoi faire en attendant?

Peut-on avoir accès à d’autres sources d’énergie renouvelable? 

L’autoproduction, avec des panneaux solaires notamment, pourrait-elle être envisagée et l’énergie ainsi produite potentiellement revendue à Hydro-Québec?

Comme vous pouvez le constater, plusieurs questions se posent.

Nous devons donc saluer la tenue des consultations en cours à Québec sur l’avenir énergétique.

Le défi énergétique - car oui, cela est devenu un défi majeur - doit nécessairement être envisagé de façon holistique.

Une énergie verte disponible est un levier économique extraordinaire qui profite à l’ensemble de la population.

Le fardeau de la disponibilité de l’énergie au Québec ne doit toutefois pas se retrouver sur les épaules de nos entreprises qui évoluent déjà dans un contexte extrêmement concurrentiel.

L’avenir énergétique du Québec doit se bâtir avec notre secteur industriel.

 

 

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