Fonderie Horne: 36 tonnes d’arsenic rejetées en 2021, un record depuis 2005

Publié le 14/07/2022 à 13:32, mis à jour le 14/07/2022 à 18:54

Fonderie Horne: 36 tonnes d’arsenic rejetées en 2021, un record depuis 2005

Publié le 14/07/2022 à 13:32, mis à jour le 14/07/2022 à 18:54

Par La Presse Canadienne

Il faut remonter à 2004 pour trouver une année où les cheminées de la fonderie ont rejeté plus d’arsenic qu’en 2021, soit 52 tonnes. (Photo: Courtoisie Archives)

Même si des données récentes de l’Inventaire national des rejets de polluants publié par le gouvernement fédéral montrent que la Fonderie Horne a rejeté 36 tonnes d’arsenic dans l’air l’an dernier, soit plus que pour n’importe quelle année depuis 2005, l’entreprise fait valoir que «ces émissions avaient été surestimées en raison d’une contamination de la sonde utilisée».

Selon le dernier Inventaire national des rejets de polluants, Glencore, propriétaire de la fonderie, a déclaré avoir rejeté 36 tonnes d’arsenic dans l’air de Rouyn-Noranda en 2021. À titre comparatif, l’entreprise avait déclaré 14 tonnes en 2020.

En cherchant dans l’Inventaire, il faut remonter à 2004 pour trouver une année où les cheminées de la fonderie ont rejeté plus d’arsenic qu’en 2021, soit 52 tonnes.

Dans une publication intitulée «bulletin annuel développement durable 2021», Glencore se félicitait pourtant de faire «des efforts constants pour la réduction des émissions atmosphériques».

Mais force est de constater que ces efforts n’ont pas porté fruit l’an dernier, selon Clémentine Cornille, directrice générale du Conseil régional en environnement de l’Abitibi-Témiscamingue.

«C’est tout à fait inquiétant. On se retrouve dans un portrait très proche du début des années 2000 qui est le pire moment au niveau de l’arsenic» dans l’air, a mentionné Mme Cornille.

Émissions surestimées en raison d’une contamination de la sonde

Selon Glencore, les données de 2021 ont été surestimées, «en raison d’une contamination de la sonde utilisée, contamination découverte à la suite de rinçages additionnels de la sonde et de la découverte de teneurs élevées en métaux dans les eaux de rinçage».

Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, Glencore explique que sur les cinq échantillons prélevés, deux ont été effectués avec la sonde contaminée et trois ont été réalisés avec une nouvelle sonde.

«Deux échantillons sur cinq ont donc des valeurs anormalement élevées et augmentent faussement la valeur annuelle. Ces deux échantillons sont 5 à 6 fois plus élevés que les moyennes des autres échantillons», se défend Glencore.

L’Inventaire national des rejets de polluants est public et contient les polluants rejetés, éliminés et transférés de plus de 320 polluants dans plus de 7000 installations au pays.

Ces installations comprennent des usines qui produisent diverses marchandises, des mines, des opérations pétrolières et gazières, ainsi que les centrales et les usines de traitement des eaux usées.

100 nanogrammes par mètre cube

En 2021, le niveau d’arsenic dans l’air mesuré à la station d’échantillonnage du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), située en face de la fonderie, montrait une moyenne de 100 nanogrammes par mètre cube (ng/m3), soit 33 fois plus que la norme provinciale.

En 2020, la moyenne était de 70 nanogrammes par mètre cube à la même station.

Les échantillons mesurés par cette station sont donc 1,4 fois plus élevés en 2021 qu’en 2020, alors que les données de l’Inventaire national des rejets de polluants montrent que l’entreprise a rejeté 2,5 fois plus de tonnes en 2021 qu’en 2020 (36 comparativement à 14).

Avant que Glencore ne réponde à La Presse Canadienne que les émissions de 2021 avaient été surestimées en raison d’une contamination de la sonde utilisée, la directrice générale du Conseil régional en environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, Clémentine Cornille, avait émis une hypothèse pour expliquer cet écart.

«Ce que ça peut vouloir dire, c’est que les rejets, les émissions sont envoyés dans l’air et sont peut-être dilués dans tout l’air ambiant. Donc, est-ce que ça peut aller plus loin que cette station? Est-ce que ça peut aller plus loin sur le territoire de Rouyn-Noranda? Plus au sud, à l’est, à l’ouest, au nord?»

D’où l’intérêt, selon elle, «d’avoir une surveillance plus complète» et «d’aller installer des stations plus largement sur le territoire de Rouyn-Noranda».

Mercredi, lors d’une visite à Rouyn-Noranda, le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a évoqué la possibilité d’ajouter des stations d’échantillonnage pour mesurer les émissions toxiques dans l’air, une demande formulée par plusieurs médecins et groupes de citoyens.

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