Le travail doit reprendre à compter du 17 octobre, graduellement.
Joliette — Le lock-out à la cimenterie Ash Grove de Joliette, qui avait fait parler de lui jusqu’à l’Assemblée nationale et devant le tribunal, prend fin après plus de 16 mois.
Les travailleurs, membres d’une section locale du syndicat Unifor, affilié à la FTQ, ont voté en faveur de la recommandation du conciliateur du ministère du Travail et de l’Emploi affecté au dossier.
En vertu du nouveau contrat de travail, les syndiqués toucheront une augmentation de salaire de 7,5% à la signature, puis 3,5% pour la deuxième année. Pour la troisième année, ils toucheront une augmentation équivalente à l’Indice des prix à la consommation, rapporte Unifor.
Ils sont maintenant 110 travailleurs, puisque plusieurs ont quitté depuis le début du conflit de travail, à la fin de mai 2021, a fait savoir le syndicat Unifor vendredi.
Le travail doit reprendre à compter du 17 octobre, graduellement, et le retour au travail s’étendra sur 20 jours, a précisé Unifor.
Le ministre sortant du Travail et de l’Emploi, Jean Boulet, s’est réjoui de la fin de ce long lock-out. «Ce règlement sera bénéfique pour toute la région de Joliette», a-t-il commenté vendredi.
Ce lock-out avait fait parler de lui à l’Assemblée nationale, lorsque la députée péquiste de Joliette, Véronique Hivon, avait dénoncé le fait qu’une matière première était importée de Turquie, pendant le conflit, alors qu’elle provenait auparavant de la cimenterie de Joliette.
Mais le conflit a surtout fait parler de lui parce qu’il s’est retrouvé devant le Tribunal administratif du travail, à la suite d’une plainte du syndicat Unifor concernant le recours à des travailleurs de remplacement (scabs).
Le syndicat avait partiellement eu gain de cause. Le Tribunal avait statué qu’une employée qui faisait du télétravail s’était trouvée à contrevenir aux dispositions anti-scabs du Code du travail, et ce, même si elle ne se trouvait pas dans l’établissement en lock-out proprement dit.
Ce jugement, qui était venu étendre la portée des dispositions anti-scabs au télétravail, avait secoué le monde du travail. Il a ensuite été porté en appel par l’employeur. La cause n’a pas encore été entendue.
Le directeur québécois d’Unifor, Daniel Cloutier, a salué la fin du lock-out. «Nous sommes fiers de la détermination de nos membres qui se sont tenus debout et n’ont jamais baissé les bras. Grâce à leur ténacité, ce conflit se règle de façon favorable. Il est maintenant temps de panser les plaies et de retourner vers une vie normale.»
Vu la durée du conflit, les syndiqués ont reçu de l’aide financière provenant d’autres syndicats de partout au pays, ce que le président du syndicat local, Éric Giasson, a tenu à souligner. «Nous sommes très fiers de nos membres et nous sommes extrêmement reconnaissants de toute l’aide que nous avons reçue des sections locales d’Unifor de partout au Canada ainsi que des autres syndicats. Le soutien financier de nos consœurs et confrères nous aura permis de continuer le combat jusqu’au bout.»