L’indice mesurant cette activité est tombé en mai à 46,9%, contre 47,1% en avril.
Washington, États-Unis – L’activité de l’industrie manufacturière américaine s’est contractée en mai pour le septième mois d’affilée, un peu plus fort même que le mois précédent, les industriels se préparant à un ralentissement de l’activité économique, selon les données publiées jeudi par la fédération professionnelle ISM.
L’indice mesurant cette activité est tombé en mai à 46,9%, contre 47,1% en avril. C’est un peu moins bien qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur 47,0%, selon le consensus de MarketWatch.
L’indice se situe pour le septième mois d’affilée sous la barre des 50%, ce qui signifie que l’activité est en contraction. Lorsque l’indice est supérieur à 50%, cela signifie que l’activité est en expansion.
«Il y a clairement plus d’incertitude commerciale en mai. La demande a de nouveau diminué», relève Timothy Fiore, le responsable de l’enquête, cité dans le communiqué.
L’indice mesurant l’état des carnets de commandes des entreprises chute même «à un niveau jamais vu depuis la Grande Récession» de 2007 à 2009, précise-t-il.
Les industriels, en effet, tentent d’adapter leur production à la baisse de la demande, elle-même liée à la lutte contre l’inflation.
«L’affaiblissement de la demande de biens ainsi que la hausse des coûts d’emprunt demeurent des difficultés pour le secteur manufacturier», a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, dans une note.
Et selon elle, «un nouveau resserrement des conditions de crédit pourrait constituer un obstacle supplémentaire à l’avenir», mais «une relocalisation (vers les États-Unis) des réseaux d’approvisionnement et des investissements dans les capacités de fabrication nationales pourraient soutenir l’activité des usines».
Pour faire ralentir l’inflation, la banque centrale américaine (Fed) relève ses taux directeurs depuis mars 2022. Ceux-ci ont été relevés au total de 5 points et se trouvent désormais compris dans une fourchette de 5,00 à 5,25%.
Cela conduit les banques à rehausser le coût des crédits qu’elles proposent aux ménages et aux entreprises, afin de desserrer la pression sur les prix.
La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 13 et 14 juin, et les responsables de l’institution sont divisés sur la conduite à tenir: relever les taux pour une 11e fois d’affilée, ou faire une pause pour observer les effets des relèvements précédents et éviter de faire trop ralentir l’activité économique, afin d’éviter la récession.