La génération Y redéfinit l'aménagement des espaces de vie et de travail en ville


Édition du 13 Juin 2015

La génération Y redéfinit l'aménagement des espaces de vie et de travail en ville


Édition du 13 Juin 2015

Par Matthieu Charest
Nouvelle relation spatiale

L'arrivée massive des Y bouscule bien plus que le secteur résidentiel. Les espaces de travail et les commerces subissent également leur influence. «C'est un peu agaçant de remettre en question la pertinence d'ajouter de nouveaux produits [nouvelles constructions] sur le marché [du bureau]», pense Claude Sirois, d'Ivanhoé Cambridge, qui est derrière la nouvelle Maison Manuvie.

Une situation similaire pour les commerçants, affirme l'expert. «Il y a de nouveaux détaillants qui arrivent, malgré les boutiques virtuelles, qui ont compris l'importance d'un cycle complet.» Au-delà du Web, les Frank & Oak et BonLook de ce monde ont aussi besoin de «brique et de mortier» pour loger leurs équipes ou concevoir leurs produits.

«Si on veut attirer des sociétés, des entreprises de la nouvelle économie, il faut leur offrir des locaux adaptés à leurs besoins. Ça force l'ensemble des acteurs à revoir leur offre. Pour attirer le capital humain, les gens sont prêts à payer plus cher.»

Payer plus cher, notamment pour obtenir un espace moderne et central, afin d'attirer les meilleurs. «Les Y ne veulent pas voyager une heure et demie pour aller travailler», juge Richard Hylands.

À l'instar des copropriétés, les espaces de travail tendent à se miniaturiser. Et le calcul ne s'effectue plus «au pied carré», mais bien «au coût par employé», explique-t-il. D'abord, parce que les locaux haut de gamme sont onéreux, et surtout, parce que les Y n'ont pas la même relation que leurs prédécesseurs avec les espaces de travail. «Maintenant, ils n'ont besoin que d'un ordinateur portable, précise M. Hylands. La mentalité où "tout le monde a un bureau" a changé. Aujourd'hui, on peut travailler de partout.»

Des bureaux «tout inclus»

«Les postes de travail homogènes tendent à disparaître, constate Anik Shooner. Il faut offrir différentes atmosphères. Les jeunes veulent bouger. Il y a des espaces plus "formels", plus tranquilles, et d'autres plus occupés.»

Au-delà de cette nouvelle relation à l'espace, ces jeunes Y «mouvants» ne «calculent plus leurs heures de la même façon, affirme M. Hylands. Ils se basent sur les tâches plutôt que sur le nombre d'heures».

Certains employeurs se sont rendu compte qu'en réaménageant les bureaux, ils pouvaient garder leurs employés plus longtemps au travail et les attirer chez eux. «Certains aménagent une cuisine commune, avec des chefs qui viennent cuisiner au travail ou des traiteurs qui livrent des repas. Certains payent même des équipes pour faire le ménage chez leurs employés», dit le président de Kevric.

> Seulement 44 % des Y trouvent leur lieu de travail agréable. Source : Deloitte, « L’avenir du travail : guide de réorientation »

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