Chaude lutte dans l'immobilier haut de gamme


Édition du 11 Juillet 2015

Chaude lutte dans l'immobilier haut de gamme


Édition du 11 Juillet 2015

Par Matthieu Charest

Debby Doktorczyk, coprésidente de la nouvelle succursale montréalaise d’Engel & Völkers, en compagnie de Patrice Groleau, coprésident.

Le marché immobilier haut de gamme est florissant à Montréal. Au point qu'un nouveau courtier, Engel & Völkers, y débarque, promettant une chaude lutte à Sotheby's, qui n'était jusqu'alors pas inquiétée dans le créneau de luxe. L'enseigne de courtage d'origine allemande a en effet les reins solides : 6 000 employés, 600 bureaux dans 39 pays, dont 5 au Canada.

Pour Debby Doktorczyk, coprésidente de la toute nouvelle succursale montréalaise d'Engel & Völkers (ouverte officiellement le 17 juin), «il y a sans aucun doute de la place pour un autre acteur [que Sotheby's]. Ici, les bonnes propriétés se vendent bien, et se vendent vite». Mieux, «les penthouses à un million de dollars, ça court les rues en ce moment», dit-elle.

Entre le premier semestre de 2014 et juin 2015, les ventes de copropriétés et d'unifamiliales de 500 000 $ et plus à Montréal ont cru de 13 % et 25 %, respectivement. En moyenne, la croissance a été beaucoup plus modeste, à 3 % et 6 %, selon la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM). Parallèlement, la croissance du nombre de propriétés affichées dans le créneau de «luxe» a aussi augmenté plus rapidement. Une mine d'or pour les courtiers, quand on sait que le montant de leurs commissions dépend du prix de vente.

Ce qui fait dire à Manon Stébenne, directrice, communication et relations publiques à la CIGM, que «le marché du haut de gamme, qui englobe ici les propriétés de plus de 500 000 $, se porte très bien».

Une bataille déjà entamée

Comment Engel & Völkers envisage-t-elle la concurrence dans le marché montréalais ? «C'est vrai que nous ciblons probablement la même clientèle que Sotheby's, souligne Mme Doktorczyk, mais je crois que les gens seront contents d'avoir le choix. Enfin.»

Tout comme sa concurrente directe, la nouvelle franchise veut offrir une expérience sans faille à ses clients. Du transport depuis l'aéroport aux cadeaux, en passant par le préposé au ménage. «Nous sommes plus des concierges d'hôtel que de simples courtiers, affirme la coprésidente. Nous voulons développer des relations durables avec nos clients, et pour ça, nous voulons une équipe qui collabore pleinement. Pour ma part, je trouve que chez Sotheby's, les agents sont beaucoup trop individualistes.»

Pour se différencier et attirer les meilleurs courtiers, «nos frais sont beaucoup moins élevés que chez notre concurrent», explique-t-elle. «Les redevances ou frais d'agence qui sont versés par nos courtiers sont certainement de moitié moins élevés chez nous», croit-elle.

Mme Doktorczyk et son conjoint, Patrice Groleau, également coprésident, dirigent la firme McGill Immobilier, en affaires depuis une décennie. Alors que leur première enseigne se spécialise dans les projets immobiliers neufs, la franchise Engel & Völkers se concentrera dans le marché de la revente haut de gamme. «Chez McGill Immobilier, nous avons 33 projets actifs et une cinquantaine de courtiers», raconte l'entrepreneure. Trois de ces agents sont passés sous la nouvelle enseigne, et quatre autres se sont ajoutés à leur nouvelle équipe. «Le lendemain de l'ouverture de notre bureau, nous avons déjà quelques inscriptions. Oui, le marché est concurrentiel. Cela dit, il ne faut pas se tromper, il est très bon», conclut-elle.

Jointe par Les Affaires, Sotheby's a préféré ne pas faire de commentaire.

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