CDPQ: français intensif pour des membres de la direction

Publié le 16/11/2011 à 15:31, mis à jour le 16/11/2011 à 16:43

CDPQ: français intensif pour des membres de la direction

Publié le 16/11/2011 à 15:31, mis à jour le 16/11/2011 à 16:43

[Photo : Benjamin Nantel]

« Kim McInnes est une vedette de l'immobilier au Canada anglais, mais ça n'excuse pas son faible français», assure Maxime Chagnon, directeur principal des communications de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

L'institution financière prend acte de la controverse sur la langue de travail dans les hautes sphères de sa filiale immobilière, Ivanhoé Cambridge. Deux de ses hauts dirigeants - dont le numéro deux, Kim McInnes - devront prendre des cours de français intensifs pour corriger leurs lacunes.

La société envoie aussi David Smith, vice-président principal, Ressources humaines et services corporatifs, suivre des cours intensifs. Il sera ensuite muté à l'international. Ivanhoé Cambridge tâche déjà de recruter un autre gestionnaire pour prendre en charge les ressources humaines au Québec. Le nouveau venu relèvera directement du pdg d'Ivanhoé Cambridge, Daniel Fournier.

Kim McInnes, président, Exploitation d'Ivanhoé Cambridge, devra quant à lui «accélérer son apprentissage du français par le biais de cours de langue privés et des périodes d'immersion régulières intégrées à sa charge de travail».

Pour justifier l'embauche d'unilingues anglophones, la Caisse et Ivanhoé Cambridge ont toujours dit qu'elles ont recruté les gestionnaires les plus qualifiés. En 2009, après la nomination de Kim McInnes à la tête d'Ivanhoé Cambridge, alors l'une des trois filiales du Groupe immobilier, la Caisse avait cependant assuré à Les Affaires que lui et les autres patrons s'engageaient «à respecter le fait que le français est la langue de travail».

Deux ans après son installation à Montréal, que s'est-il passé? «La langue de travail, à la Caisse comme à Ivanhoé Cambridge, c'est le français, réitère Maxime Chagnon. Ceci dit, il y avait deux exceptions: Kim McInnes et David Smith. Dans les deux cas, ils comprennent et parlent la langue de mieux en mieux, mais c'est évident qu'on s'attend à ce que le niveau de français soit acceptable pour leurs fonctions.»

La Caisse convient donc qu'«un resserrement est nécessaire». «C'est pour ça que nous annonçons des mesures», dit Maxime Chagnon.

Avant le regroupement des trois filiales immobilières de la Caisse, en avril, elles étaient toutes dirigées par des anglophones. Si William Tresham, alors à la tête de SITQ, spécialisée dans le bureau, parle couramment le français, ce n'était pas le cas de Kim McInnes, à la tête d'Ivanhoé Cambridge, ni de Ross Brennan, qui dirigeait alors la filiale de financement, Otéra Capital.

«Lui aussi prenait des cours de français», dit François Gaboury, directeur des communications chez Ivanhoé Cambridge. À l'époque, il travaillait sous sa direction, comme porte-parole d'Otéra. «C'était ardu de communiquer en français avec lui. Il faisait son possible dans les réunions.» Un francophone du Nouveau-Brunswick, Raymond McManus, l'a remplacé en juillet à la tête des activités de financement.

La Presse rapportait le 15 novembre que des employés d'Ivanhoé Cambridge se sont plaints à l'Office québécois de la langue française. Ils dénoncent l'unilinguisme de leurs patrons, le président, Exploitation, Kim McInnes et le vice-président principal, Ressources humaines et services corporatifs, David Smith. Une situation jugée «inacceptable» par le premier ministre Jean Charest.

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