Pas question de «marchander» le projet de loi 3, prévient Moreau

Publié le 23/09/2014 à 16:27

Pas question de «marchander» le projet de loi 3, prévient Moreau

Publié le 23/09/2014 à 16:27

Par La Presse Canadienne

Le porte-parole de la Coalition syndicale pour la libre négociation, Marc Ranger. (Photo: Yves Provencher/Archives Métro)

L'enflure verbale des syndicats ne fera pas reculer le gouvernement sur la réforme des retraites, prévient le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.

Le ministre Moreau a réprouvé mardi les propos du porte-parole de la Coalition syndicale pour la libre négociation, Marc Ranger, qui a évoqué en fin de semaine dernière le pouvoir des syndiqués «de foutre le bordel» si le gouvernement s'avise de modifier leurs conditions de travail.

En point de presse à l'occasion d'une rencontre de la Table Québec-municipalités, M. Moreau a soutenu que ce genre d'envolée nuit à la cause que défendent les syndiqués et est largement condamné par la population.

«Je pense que les Québécois ne tolèrent plus ce genre de comportement un peu grotesque, et qu'ils sont conscients de l'urgence d'agir dans un cas comme celui-là. Ils sont conscients aussi qu'ils ont atteint, pour une bonne partie, la limite de leur capacité de payer et ne souhaitent pas que les déficits passés des régimes de retraite soient assumés par les contribuables. Je le répète, ce genre de propos ne change en rien la détermination du gouvernement à aller de l'avant», a déclaré le ministre.

La manifestation de samedi à Montréal s'est déroulée sans incident malheureux ce qui démontre, selon le ministre, qu'il est possible au Québec d'afficher son désaccord avec une politique gouvernementale sans «foutre le bordel».

Le porte-parole de la Coalition syndicale a lui-même passablement dilué la portée de ses propos après coup, précisant qu'il y avait «des façons de foutre le bordel intelligemment».

Tant mieux si M. Ranger a reconnu ses errements, a opiné M. Moreau.

«Je pense qu'il doit être revenu à la raison depuis sa déclaration. Il a tellement tenté de la minimiser, il est conscient lui-même que ce genre d'attitude ne sert aucune cause, ni la sienne, ni aucune autre et que les gens ne sont pas là, les Québécois ne sont pas là», a-t-il dit.

Le ministre a réitéré sa ferme volonté de faire adopter le projet de loi 3 dans les prochaines semaines en y apportant des assouplissements mineurs, notamment en ce qui a trait aux régimes de retraite municipaux pleinement capitalisés. Et il n'est pas question, a-t-il insisté, de faire assumer par les contribuables les déficits passés des régimes de retraite.

À cet égard, les manifestations et les slogans enflammés ne changeront rien à la finalité des choses, a averti le ministre.

«On n'est pas dans une situation de marchandage. Le gouvernement et les experts sont venus dire, avec un rapport qui a été salué par tous les partis à l'Assemblée nationale, qu'il y avait urgence d'agir si on voulait sauvegarder ces régimes de retraite. C'est ce qu'on fait», a-t-il dit au sujet du projet de loi 3 et du rapport sur les régimes de retraite signé Alban D'Amours.

En Chambre, le Parti québécois s'est rangé du côté des syndiqués en demandant au gouvernement de surseoir au processus d'adoption du projet de loi pour quelques semaines, le temps de prendre connaissance des dernières évaluations actuarielles.

Des observateurs s'attendent à ce que les données mises à jour attendues plus tard cet automne révèlent une amélioration notable de l'état de santé financière des régimes de retraite.

«Le projet de loi numéro 3 brise des contrats, on revient sur des signatures, on brise des ententes négociées de bonne foi, on appauvrit des retraités, on ébranle la confiance des Québécois dans les contrats, on fragilise celle des travailleurs envers les régimes de retraite avec des impacts économiques néfastes. Le gouvernement fait tout ça sur la base de déficits dont il ignore l'ampleur. C'est inacceptable», a lancé le député Alain Therrien, porte-parole du PQ en matière de travail.

Mais le ministre Moreau a répliqué qu'il n'entendait pas mettre les freins. «En ce qui nous concerne, nous estimons que le projet de loi 3 est un projet de loi urgent, ce que tous s'entendent pour dire, c'est un projet de loi important, et nous allons aller de l'avant selon la procédure parlementaire pour nous assurer que les régimes de retraite retrouvent une santé financière et que leur pérennité soit assurée», a-t-il tranché.

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