Martin Coiteux promet de mettre fin à l'éparpillement de l'État


Édition du 05 Juillet 2014

Martin Coiteux promet de mettre fin à l'éparpillement de l'État


Édition du 05 Juillet 2014

Par Suzanne Dansereau

« Le Québec génère seulement 20 % de la richesse au Canada, alors qu’il compte pour 27 % des dépenses des provinces. Il faut corriger cet écart. » – Martin Coiteux, président du Conseil du trésor

Ne demandez pas au nouveau président du Conseil du trésor du Québec s'il penchera à droite ou à gauche une fois que les finances publiques auront été assainies - en 2015-2016, si tout fonctionne comme prévu. Ni s'il voudra que l'État québécois intervienne dans l'économie autant qu'il l'a fait jusqu'à présent.

«Ce qui compte pour moi, ce n'est pas plus ou moins d'État, mais mieux d'État», répond-il en entrevue avec Les Affaires, sa première grande entrevue depuis que le premier ministre Couillard l'a chargé de l'administration gouvernementale et de la révision permanente des programmes gouvernementaux. «Au fil des ans, l'État québécois s'est éparpillé, affirme M. Coiteux. Il a empilé les programmes, organismes et mesures fiscales les uns par-dessus les autres, et on n'a jamais mis d'ordre là-dedans. Je veux contribuer à mettre fin à cet éparpillement pour que l'État fonctionne mieux.»

En créant la Commission de révision permanente des programmes, cet ancien professeur à HEC Montréal et ex-représentant principal à la Banque du Canada pour la région du Québec vient d'hériter de la plus importante responsabilité ministérielle au sein du gouvernement Couillard. Celui qui s'est fait connaître pour ses critiques tranchées du «modèle québécois» avant d'entrer en politique entend maintenant faire avaler à la population les changements les plus draconiens que le gouvernement ait connus depuis des décennies.

«Pas draconiens, mais sérieux», corrige-t-il. «Ambitieux», ajoute-t-il. Car tous les programmes et services livrés par l'État seront passés au peigne fin par la Commission qu'il vient de constituer et à laquelle siègent des gens qui pensent comme lui. Et Martin Coiteux le dit d'entrée de jeu : les programmes seront abolis, bonifiés, optimisés ou privatisés.

Ceux qu'on voudra maintenir seront ensuite reconçus de façon à ce que «leurs coûts de reconduction correspondent à l'augmentation des recettes fiscales du gouvernement». Et à partir de là, ils seront évalués de façon continue, leur performance mesurée avec des indicateurs de suivi précis.

C'est une tâche colossale, un changement majeur de culture que Martin Coiteux veut réaliser. Même si, en entrevue, il mentionne à plusieurs reprises qu'il «ne veut pas se substituer au travail de la Commission», le ministre de 53 ans sait exactement où il s'en va.

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