
Claire Bolduc, présidente de Solidarité rurale du Québec
Mais chaque MRC a une réalité différente, et c'est pourquoi l'aspect uniforme des compressions gouvernementales choque autant. Difficile de partager des services avec les MRC voisines sur des territoires vastes et moins peuplés. Les centaines de kilomètres à parcourir pour donner ou recevoir des services seraient dissuasives. Sur la Côte-Nord, par exemple, certaines municipalités ne sont même pas liées par la route.
«On nous disait que le gouvernement allait nous accompagner dans notre prise en charge. C'est ce qu'on veut faire, prendre en charge notre développement. Mais il faut avoir l'espace décisionnel et les fonds pour le faire. Actuellement, on a l'impression d'avoir peu d'importance pour le gouvernement. On fait du mur-à-mur sans moduler les interventions et ça, ça n'a jamais fonctionné», déplore Micheline Anctil, qui est aussi mairesse de Forestville.
«Si un enfant a des difficultés particulières dans une famille, on lui offre une attention particulière», renchérit Allen Cormier, le préfet de la MRC de La Haute-Gaspésie, un territoire où six des huit municipalités affichent le pire indice de dévitalisation.
«Il fallait continuer d'investir en développement, et on fait tout le contraire. Je ressens un mélange de crainte, de colère et d'incertitude. Je ne comprends pas pourquoi on s'attaque aux plus faibles. On ne peut pas taxer davantage nos citoyens pour garder nos CLD, ils sont déjà au bout de leur capacité de payer», ajoute-t-il.
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