Le commissaire à l'éthique ouvre une enquête sur une intervention de PKP

Publié le 10/10/2014 à 16:28

Le commissaire à l'éthique ouvre une enquête sur une intervention de PKP

Publié le 10/10/2014 à 16:28

Par La Presse Canadienne

La semaine de tourmente du député péquiste Pierre Karl Péladeau, en raison des craintes de conflit d'intérêts avec son conglomérat Québecor, s'est conclue vendredi par l'annonce d'une enquête du commissaire à l'éthique à propos d'allégations de favoritisme dans une transaction impliquant son entreprise.

Pris à partie il y a une semaine par son collègue Jean-François Lisée, qui l'invitait à choisir entre la politique ou son entreprise, M. Péladeau s'est défendu, vendredi, d'être intervenu auprès de décideurs, après son élection, pour aider Québecor dans une transaction.

M. Péladeau a toutefois indiqué qu'il attend un avis du commissaire à l'éthique, Jacques Saint-Laurent, afin de savoir s'il s'est placé en conflit d'intérêts en s'impliquant dans la vente de Vision globale, une entreprise qui possède notamment des studios au centre-ville de Montréal.

En début de journée, vendredi, après la publication dans La Presse d'un reportage faisant état de ses interventions, M. Péladeau s'est défendu sur sa page Facebook d'avoir voulu favoriser Québecor en s'exprimant sur la question.

"Jamais il n'a été question de favoriser Québecor, a-t-il dit. Durant les nombreuses années où j'ai eu le privilège de diriger Québecor, j'ai eu à connaître des centaines de dirigeants d'entreprise. J'ai voulu et je souhaite utiliser cette expérience afin de favoriser les intérêts économiques du Québec."

M. Péladeau, qui annonçait avoir pris contact avec le commissaire à l'éthique, s'est excusé d'avance si jamais il a enfreint le code des députés.

"Si je me suis placé en situation d'apparence de conflit d'intérêts en regard du code d'éthique et de déontologie des députés de l'Assemblée nationale du Québec, je m'en excuse", a-t-il dit.

Dans un communiqué diffusé en fin de journée, le commissaire à l'éthique a indiqué qu'il avait pris l'initiative de déclencher une enquête concernant la situation de M. Péladeau dans le dossier Vision globale.

"Le commissaire à l'éthique et à la déontologie a décidé de faire une enquête pour déterminer si le député de Saint-Jérôme a commis un manquement au code à l'occasion de certaines interventions relatives à des offres considérées par le gouvernement au sujet de l'entreprise Vision globale", indique le communiqué.

Le député de Saint-Jérôme a annoncé vendredi qu'il rencontrera bientôt M. Saint-Laurent, après la publication, le jour même, d'un reportage exposant qu'il a pressé le ministre de l'Économie et du Développement économique Jacques Daoust, en juillet, d'intervenir pour permettre à Vision globale de demeurer entre des mains québécoises.

M. Péladeau, actionnaire de contrôle de Québecor, est également intervenu en mai auprès d'un haut dirigeant d'Investissement Québec, une société d'État qui est actionnaire de Vision globale.

En juillet dernier, Vision globale avait reçu deux offres d'achat pour ses actifs, l'une de Québecor et l'autre d'un fonds américain, a rapporté La Presse.

Lors d'un point de presse à Saint-Jérôme, M. Péladeau a déclaré qu'il s'est d'abord intéressé à titre de député au dossier de Vision globale, qui exploite notamment les studios Mel's, afin de trouver une nouvelle vocation à l'aéroport de Mirabel, sur le point d'être démoli.

"Il m'a traversé l'esprit, comme je connais la hauteur du building et je connais la télévision, qu'on a besoin de hauteur de plafonds et je me suis dit pourquoi pas? Et c'est comme ça que j'ai sollicité Mel's pour, le cas échéant, déterminer s'il pouvait y avoir un intérêt ou non", a-t-il dit sur les ondes de Radio-Canada.

À cette occasion, M. Péladeau a été informé par l'entreprise qu'un processus de vente était en cours et il a décidé d'ouvrir un canal de communication entre Vision globale et Québecor.

"À la demande de Mel's, j'ai mis en contact la direction de Mel's avec la direction de Québecor", a-t-il dit, après avoir précisé qu'il était d'accord pour que son entreprise mette "en place d'autres outils pour qu'il y ait un processus de surenchère qui puisse se produire".

Ce nouveau rebondissement a conclu une semaine pendant laquelle M. Péladeau a été la cible de tous les tirs des autres partis à l'Assemblée nationale, où une motion a été adoptée pour revoir le code d'éthique des députés afin d'empêcher qu'ils contrôlent des entreprises médiatiques.

Pour calmer le jeu, M. Péladeau, qui réfléchit à succéder à Pauline Marois, a promis de confier ses actions à une fiducie sans droit de regard dans l'éventualité où il est élu chef du Parti québécois.

Le ministre Jacques Daoust a estimé vendredi que M. Péladeau s'était avancé sur un "terrain glissant" lorsqu'il est intervenu auprès de lui en commission parlementaire à propos d'une transaction dans laquelle le conglomérat Québecor est impliqué.

"Il a demandé de favoriser la société québécoise: 'allez-vous faire quelque chose pour la société québécoise'. Je n'ai pas le texte exact mais ça revenait à ça. Entre vous et moi on ne pensera pas que ce bonhomme-là a posé cette question-là en ne sachant pas ce qu'il faisait, ne sachant pas que Québecor soumissionnait", a dit le ministre.

Selon M. Daoust, qui était au courant que Québecor avait fait une offre d'achat pour Vision globale, une commission parlementaire n'était pas l'endroit pour discuter d'une transaction en cours.

"J'ai trouvé ça maladroit, a-t-il dit. Sur le coup j'ai pensé que ça ne se pouvait pas qu'il me parle de ça. Ce que j'ai essayé, c'est de l'évacuer le plus rapidement possible."

M. Daoust a également confirmé que M. Péladeau était intervenu auprès d'un haut dirigeant d'Investissement Québec, qu'il n'a pas identifié, concernant le projet de vente de Vision globale.

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