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La moitié des routes du Québec en mauvais état, selon la VG

La Presse Canadienne|Mis à jour le 16 avril 2024

La moitié des routes du Québec en mauvais état, selon la VG

La vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc (Photo: La Presse Canadienne/Karoline Boucher)

La moitié des routes du Québec sont en mauvais état, signale la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc: pire encore, en Abitibi-Témiscamingue, dans Chaudière-Appalaches et en Outaouais, la proportion atteint les deux tiers.

Guylaine Leclerc a présenté un rapport à l’Assemblée nationale, jeudi, dans lequel elle affirme qu’environ 15 000 kilomètres de chaussées sont en mauvais état, dont 8075 kilomètres ont atteint la fin de leur durée de vie. 

En conférence de presse, elle s’est inquiétée de l’accélération de la dégradation du réseau routier, tout en précisant toutefois qu’il n’y a pas de danger public «à court terme», puisque des «travaux palliatifs» sont réalisés pour rendre les routes sécuritaires.

«C’est sûr que d’année en année, quand on fait du palliatif, et qu’on n’est pas en mesure de faire la réhabilitation en profondeur, bien c’est un peu comme si on traîne les problèmes», a expliqué le vérificateur général adjoint, Jacques Hébert.

Ils soutiennent que le bon état du réseau routier est «primordial» pour assurer la «mobilité efficace et sécuritaire des personnes et des marchandises, ainsi que pour favoriser l’accès au territoire, son occupation et le développement des régions».

Les travaux du ministère des Transports (MTQ) sont «insuffisants», si bien que le déficit de maintien d’actifs a augmenté de 3 milliards de dollars (G$) depuis 2018, pour atteindre 10G$, peut-on lire dans le rapport.

Cela représente «plus du quart du déficit de l’ensemble des infrastructures publiques du Québec», écrit Guylaine Leclerc, qui affirme par ailleurs que le «ministère n’a pas évalué les investissements nécessaires pour maîtriser ce déficit».

S’il continue de croître à ce rythme, il risque d’atteindre près de 17,5G$ en 2027.

En outre, des travaux qui favoriseraient la pérennité du réseau ne sont simplement pas «planifiés», selon la vérificatrice. Et s’il le sont, «une portion importante d’entre eux sont reportés sans être réalisés».

Trois des directions générales territoriales du MTQ visitées par la vérificatrice n’avaient planifié aucun projet pour des segments de chaussée nécessitant des interventions majeures, souligne-t-on dans le rapport. 

C’est en Abitibi-Témiscamingue où les routes seraient les pires; l’an dernier, 65,1% de ses chaussées étaient en mauvais état, comparativement à 61,4% pour la région de Chaudière-Appalaches, et 60% pour l’Outaouais.

La vérificatrice générale signale également que le MTQ n’utilise pas les ressources qu’il consacre à l’innovation de manière «optimale». Ainsi, les projets choisis pourraient ne pas être ceux qui répondent le mieux aux défis, souligne-t-elle.

Elle fait plusieurs recommandations, soit de:

  • bonifier l’information que le ministère communique sur l’état du réseau routier afin de permettre aux autorités gouvernementales de prendre la mesure de l’évolution de l’état des chaussées;
  • déterminer des indicateurs, des modèles de projection et des cibles qui permettront au ministère d’évaluer les niveaux d’investissement requis;
  • s’assurer que les directions générales territoriales planifient et réalisent les travaux de réhabilitation majeure nécessaires à l’atteinte des cibles ministérielles;
  • déterminer des critères pour sélectionner les projets innovants les plus prometteurs en fonction des enjeux auxquels le ministère fait face, notamment en conservation des chaussées, et évaluer la valeur ajoutée de ces projets de façon rigoureuse.

Le ministère a dit accueillir «favorablement» les conclusions de Mme Leclerc. 

«La conservation des chaussées […] présente des défis auxquels font face peu d’administrations […] dans le monde: un réseau étendu sur un vaste territoire, une faible densité de population et des conditions météorologiques souvent difficiles et très variables», a-t-il répondu.