Dix-sept régions, 17 PME, et bien des attentes


Édition du 15 Mars 2014

Dix-sept régions, 17 PME, et bien des attentes


Édition du 15 Mars 2014

LANAUDIÈRE

Plus de concertation entre les municipalités
- Claudine Harnois, vice-présidente, ressources humaines et communications, de Harnois Groupe pétrolier

«Si le futur gouvernement voulait faire quelque chose pour dynamiser l'économie de la région, il favoriserait une plus grande concertation entre les municipalités, croit Claudine Harnois. Il y a encore trois municipalités ici : Joliette, Saint-Charles-Borromée et Notre-Dame-des-Prairies. Si les trois se mettaient ensemble pour développer une stratégie commune afin d'attirer des entreprises, ce serait bien plus efficace. Je ne dis pas que le gouvernement devrait forcer la fusion - je ne sais pas s'il a le pouvoir de le faire -, mais il devrait certainement susciter les discussions entre ces municipalités. Une meilleure concertation ne serait pas bonne seulement pour les affaires, mais pour la culture et les loisirs aussi. Il faudrait aussi que le gouvernement investisse davantage en santé. C'est difficile pour les entreprises de la région de recruter à l'extérieur quand [les candidats] ne savent pas s'ils pourront trouver un médecin de famille. Enfin, il faudrait un centre de congrès dans la région de Joliette.» Dominique Froment

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LAURENTIDES

Attirer des usines et préserver le territoire
- Christian Verronneau, pdg de Multinautic International

«La région des Laurentides, on le sait, comporte de nombreux atouts dont profitent les villégiateurs. Malheureusement, son économie surtout touristique procure des emplois saisonniers et aux revenus souvent modestes, déplore Christian Verronneau. L'implantation dans la région d'entreprises manufacturières, ou appartenant à des secteurs comme le génie et les technologies, aiderait la région, surtout pendant les mois où l'activité touristique est à son plus bas (au printemps et à l'automne). Autre préoccupation : l'impérieuse nécessité de planifier et d'encadrer plus efficacement le développement de la région afin de préserver nos paysages et ce qui nous reste de territoires encore inexploités. Nos montagnes et nos collines, nos pistes de vélo de montagne et de ski de fond, sont des trésors qu'il nous faut préserver comme la prunelle de nos yeux. Quitte, s'il le faut, à ce que les gouvernements aient le courage de s'approprier certaines parcelles de territoire. Central Park ne serait pas le joyau d'aujourd'hui à Manhattan si des élus n'avaient pas décidé un jour de prendre les moyens d'en faire le parc qu'il est devenu. La même chose doit être faite ici, dans les Laurentides.» Martin Jolicoeur

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LAVAL

Investir dans les transports
- Marc-André Bovet, pdg de BONE Structure

Marc-André Bovet, qui siège au conseil d'administration de la Chambre de commerce de Laval, est un Montréalais qui a choisi d'établir son entreprise à Laval. Selon lui, l'image de marque de la communauté métropolitaine de Montréal, dont Laval fait partie, devrait être moussée à l'international. «Il faut être cohérent dans notre discours et que les débats de paroisse, on les ait entre nous. Il faudrait qu'on soit davantage reconnu pour notre capacité d'innover à l'international.» Marc André Bovet estime également qu'il faudrait que le gouvernement investisse dans les transports, un enjeu qui, selon lui, concerne autant Montréal que Laval. «Les grandes artères de transport ont conduit les entreprises à s'installer à Laval ; mais maintenant, il nous faut un système de transport plus fluide. Il faut que le gouvernement planifie à long terme plutôt que de régler les problèmes au cas par cas.» Julien Brault

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MAURICIE

Miser sur l'économie du savoir
- Alain Lemieux, pdg d'Epsilia

La fermeture de l'usine de Rio Tinto Alcan à Shawinigan, celle de la centrale nucléaire Gentilly dans la région voisine et les mises à pied dans le secteur des pâtes et papiers ont fait de l'emploi un enjeu incontournable en Mauricie. Tous ne s'entendent toutefois pas sur le moyen d'y parvenir. Selon Alain Lemieux, l'ère des emplois abondants et bien rémunérés dans les ressources naturelles est bel et bien terminée. Par conséquent, il considère que le gouvernement devrait miser sur l'économie du savoir pour créer des emplois en Mauricie. «En Mauricie, les gens veulent se positionner dans l'économie du savoir, car ils savent que la forêt et les rivières ne suffisent plus à garantir des emplois bien rémunérés.» Pour ce faire, l'entrepreneur invite le gouvernement à soutenir les entrepreneurs plutôt que de créer des emplois dans des secteurs qui ne survivraient pas sans subvention. Julien Brault

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MONTÉRÉGIE

Investir dans les transports en commun
- Stéphane Élie, président de Symbiose Centre Contact Client

«Le gouvernement devrait investir dans de meilleures infrastructures de transport en commun. Cela aiderait les employés des entreprises de la Montérégie à se rendre plus facilement à leur travail, surtout pour ceux qui n'ont pas de voiture. J'ai pris la décision d'installer mon entreprise à Longueuil, car la concurrence y est beaucoup moins vive qu'à Montréal entre les entreprises relativement à la main-d'oeuvre. C'est donc plus facile de fidéliser nos employés, même si on doit quand même accorder certains avantages. Par contre, le déplacement de nos employés résidant sur la Rive-Sud (80 % du personnel) est problématique, surtout ceux qui habitent dans des villes périphériques à Longueuil, comme Boucherville, Saint-Hubert ou Saint-Basile-le-Grand. C'est un désavantage pour les entreprises de la Montérégie. Autre désavantage touchant nos PME et celles des autres régions du Québec : la fiscalité. Cette dernière devrait être progressive pour les PME. Ainsi, quand une entreprise réalise de faibles bénéfices, ses profits devraient être imposés à un taux plus faible que les PME qui enregistrent de plus grandes marges bénéficiaires. Cela permettrait à de petites entreprises en démarrage de respirer un peu plus dans leurs premières années d'existence.» François Normand

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MONTRÉAL

Traiter la métropole comme telle
- Elliot Lifson, vice-président du CA de Vêtements Peerless

«Montréal est une métropole et doit être traitée comme telle par le gouvernement du Québec, c'est-à-dire lui accorder tous les fonds et les pouvoirs qui lui reviennent et qui lui permettraient de mieux rayonner, de croître, au lieu de stagner, et de jouer pleinement son rôle de locomotive pour l'ensemble de l'économie du Québec. Les technologies de l'information demeurent importantes pour Montréal. D'autres secteurs de pointe comme l'aéronautique et la recherche médicale également. Mais nul ne devrait sous-estimer l'importance qu'occupe toujours le secteur manufacturier traditionnel dans l'économie montréalaise. Qui se doute, par exemple, que l'industrie du vêtement à elle seule fait vivre 40 000 personnes dans la région de Montréal ? D'où l'importance d'accorder à Montréal et à l'ensemble des industries qui la font vibrer tout le soutien nécessaire (formation, innovation, modernisation des outils de production, etc.) afin de leur permettre de continuer de se démarquer pour des années à venir. Voilà ce qu'il faudrait faire pour ces entreprises, pour Montréal et pour le Québec dans son ensemble.» Martin Jolicoeur

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NORD-DU-QUÉBEC

Des leviers fiscaux pour attirer la main-d'oeuvre
- Frédéric Verreault, porte-parole de Chantiers Chibougamau

«Le défi d'attraction et de rétention de travailleurs dans le Nord québécois est de plus en plus grand. Dans les secteurs "non miniers", que ce soit dans la forêt ou les entreprises de services, on a du mal à concurrencer les mines sur le plan des salaires. Pourtant, nos entreprises favorisent l'établissement et l'occupation dynamique du territoire à très long terme. Des leviers fiscaux sont déjà en place pour encourager les ménages à s'établir dans le Nord québécois. Il faut les bonifier afin de traduire la réalité contemporaine du coût de la vie dans le Nord, les perspectives d'emploi et les coûts d'exploitation des entreprises qui s'y trouvent. Dans l'industrie forestière, qui est mon secteur, le gouvernement devrait revoir son approche par rapport à l'attribution et à la tarification du bois. Au lieu de se contenter de maximiser la redevance qu'il reçoit pour chaque mètre cube de bois, il pourrait aussi miser sur l'optimisation du bois et sa transformation. Ainsi, on aborderait le bois comme on aborde l'électricité au Québec : c'est-à-dire comme d'un outil pour attirer les investissements et la création de valeur ici.» Suzanne Dansereau

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OUTAOUAIS

Une nouvelle mouture de FIER
- Martin Lacasse, propriétaire de deux Rona l'Entrepôt et d'une cour à bois Rona Rénovateur, et président de l'Association des marchands Rona du Canada

«Le gouvernement actuel ne fait qu'annoncer de nouveaux programmes sociaux ; ce n'est pas de cette façon qu'on crée de la richesse, croit Martin Lacasse. On crée de la richesse en stimulant la création et la croissance des entreprises, pas en mettant plus d'argent dans les infrastructures. Les CLD [centres locaux de développement] n'ont pas d'argent pour les entrepreneurs. Il n'y a pas d'argent pour les investisseurs de type anges financiers. On avait les FIER [Fonds d'intervention économique régional], mais ils sont tous en train de désinvestir. Il faudrait une nouvelle mouture de FIER. Il manque une structure de type PPP [partenariat public-privé] dans laquelle on pourrait investir de l'argent pour lancer des entreprises. Pour donner le premier coup de pouce aux entrepreneurs. Il y a trop de structures ; l'argent ne se rend pas jusqu'en bas.» Dominique Froment

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SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN

Relancer les projets miniers
- Luc Boivin, directeur général, de Fromagerie Boivin

«Depuis la crise de 2008, alors que la plupart des régions du monde en arrachaient, nous, au Saguenay, on n'a rien senti. Parce que le gouvernement a beaucoup investi dans les infrastructures, explique Luc Boivin. Cela fait que beaucoup de gens étaient à l'ouvrage. De plus, on avait le crédit d'impôt pour la main-d'oeuvre dans les régions ressources [qui n'existe plus]. Mais depuis un an et demi, alors qu'on parle un peu partout de relance économique, au Saguenay, ça a commencé à décliner. Le taux de chômage augmente. Les gouvernements annoncent plein de projets, mais sur le terrain, il ne se passe rien. Les entrepreneurs que je connais qui vont bien font des affaires à l'extérieur du Québec. Il faut relancer les projets miniers. Il faut que les projets Arianne et Niobec se concrétisent comme le gouvernement l'a promis. De même que celui du lac Bloom. Sinon, ça ne regarde pas bien du tout pour la région au cours des prochains mois. Il faut aussi que le gouvernement se dote d'une solide politique manufacturière. Il faut remettre les gens au travail.» Dominique Froment

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