Elle exige que SoftBank revienne sur sa décision de ne pas réaliser l’offre publique d’achat.
WeWork, le géant des bureaux partagés, a annoncé mardi avoir porté plainte contre la société japonaise Softbank pour avoir renoncé à racheter, comme convenu, pour 3 milliards de dollars d’actions du groupe américain.
Cette offre publique d’achat décidée en octobre 2019 faisait partie d’un vaste plan de sauvetage de WeWork. Présentée il y a encore peu comme une des étoiles de l’économie du partage, la société américaine a accumulé les déboires en 2019. Face à la défiance grandissante des investisseurs sur son modèle d’activité et sa gouvernance, elle a dû renoncer en septembre à son entrée à Wall Street.
WeWork estime que SoftBank, en renonçant la semaine dernière à mettre en œuvre cette transaction, a enfreint ses obligations et les droits des actionnaires minoritaires, dont des « centaines d’actuels et anciens employés ».
Il exige que SoftBank revienne sur sa décision de ne pas réaliser l’offre publique d’achat ou verse des dédommagements.
SoftBank, qui a déjà engagé 14,25 milliards de dollars dans WeWork, estime pour sa part que certaines conditions n’étaient « pas satisfaites ».
Le groupe japonais a notamment évoqué les « nombreuses enquêtes en cours » au civil et au pénal dont WeWork fait l’objet depuis octobre autour de sa débâcle financière et des affaires de son ancien PDG, Adam Neumann.
WeWork de son côté assure que SoftBank, « sous la pression croissante d’investisseurs activistes », s’est délibérément engagé dans une campagne destinée à éviter de remplir ses obligations. Il accuse par exemple SoftBank d’avoir saboté la création d’une co-entreprise en Chine, une des conditions à l’accord.
L’offre publique d’achat (OPA) pour 3 milliards de dollars devait faire monter SoftBank Group à 80 % du capital de WeWork.
Cette OPA devait en particulier profiter au fondateur et ancien PDG de WeWork, Adam Neumann, qui avait accepté de se retirer définitivement des instances dirigeantes en échange du plan de sauvetage de SoftBank Group, mais aussi aux salariés de la société américaine.