Vente de Transat: Groupe Mach et le voyagiste devant le tribunal
La Presse Canadienne|Publié le 08 août 2019Transat A.T. reproche au Groupe Mach de créer « un faux sentiment d’incertitude et de risque ».
Transat A.T. (TRZ) et Groupe Mach s’affrontent devant le Tribunal administratif des marchés financiers, jeudi, alors que le groupe immobilier tente de faire dérailler la vente du voyagiste québécois à Air Canada.
L’audience découle d’une plainte déposée cette semaine par la société mère d’Air Transat, qui demande aux autorités d’interdire à Mach d’acquérir un important bloc d’actions qui pourrait empêcher son acquisition par la plus importante compagnie aérienne au pays.
Marc Duchesne, l’avocat du groupe immobilier, a demandé au tribunal administratif de laisser les actionnaires décider, citant ce qu’il considérait comme leur « droit fondamental… de choisir ».
Transat A.T. avait vivement critiqué la stratégie de Mach, qui offre 14 $ par action, soit une prime de 8 % par rapport la proposition à 13 $ par action d’Air Canada, la qualifiant d’« abusive, trompeuse et coercitive ».
L’avocat du voyagiste, Alain Riendeau, a indiqué que cette proposition favorisait un « un faux sentiment d’incertitude et de risque » afin d’inciter les actionnaires à déposer leurs actions « contre leurs propres intérêts et ceux des autres actionnaires ».
En juin, Transat A.T. n’avait pas voulu étudier l’offre de 14 $ par action de Mach, se tournant plutôt vers la proposition de 520 millions $ d’Air Canada.
Le groupe immobilier espère acquérir « au moins » 6,9 millions de catégorie B de Transat A.T. au prix de 14 $ chacune, ce qui lui coûterait 97 millions $. Mach désire exercer les droits de vote rattachés à ces titres afin de voter contre l’offre d’Air Canada, qui doit recueillir l’appui d’au moins les deux tiers des actionnaires du voyagiste, le 23 août.
Le tribunal devrait rendre sa décision avant la fin de la semaine.
Si les actionnaires du voyagiste disent oui à l’offre d’Air Canada, celle-ci sera scrutée par les autorités réglementaires, dont Transports Canada et le Bureau de la concurrence.