Les derniers détails ont été réglés en marge du sommet sur le climat qui se déroule cette semaine en Suède pour souligner les 50 ans de la toute première conférence de l’ONU sur l’environnement. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault a fait l’annonce, jeudi, de la signature d’un nouveau protocole d’entente avec l’Inde pour bonifier la collaboration entre les deux États dans la lutte contre les changements climatiques.
Pour le ministre, cette entente représente une opportunité pour le Canada d’exporter de nouvelles technologies en matière d’énergie renouvelable et plus particulièrement de faire des énergies renouvelables des sources d’électricité fiables.
Toutefois, le protocole d’entente ne mentionne même pas l’énergie à base de charbon malgré la position du Canada comme leader mondial du mouvement visant à éradiquer la production d’électricité à base de charbon. Dans le cas de l’Inde, il s’agit du deuxième plus grands producteur et consommateur de charbon sur la planète.
M. Guilbeault a précisé en entrevue que le protocole d’entente a été le fruit d’efforts de longue haleine par des représentants canadiens et indiens ainsi qu’à la suite d’une rencontre entre le ministre Guilbeault et son homologue indien Bhupender Yadav au sommet des Nations unies sur le climat en Écosse, en novembre dernier.
Les derniers détails ont été réglés en marge du sommet sur le climat qui se déroule cette semaine en Suède pour souligner les 50 ans de la toute première conférence de l’ONU sur l’environnement.
Cette conférence de 1972 marquait le premier pas d’une collaboration mondiale pour mettre la protection de l’environnement sur la liste des priorités.
En vertu du protocole d’entente, les deux pays promettent «de collaborer, d’échanger des renseignements et de l’expertise, et de soutenir leur ambition respective dans une foule de domaines, y compris le renforcement de la capacité de production d’énergie renouvelable, la décarbonisation des industries lourdes, la réduction de la pollution plastique, l’appui à une saine gestion des produits chimiques et la consommation durable».
Steven Guilbeault a refusé de «montrer du doigt» l’Inde et son bilan environnemental en disant reconnaître les importants défis de croissance que traverse le pays dont la population nombreuse exige une énorme consommation d’énergie.
«Ce qu’on peut faire, c’est de travailler avec eux pour les aider à accélérer leur décarbonisation en augmentant leur capacité énergétique renouvelable», a-t-il soutenu.
Le charbon est considéré comme l’une des sources d’énergie les plus dommageables. Il serait responsable de la production d’environ 40% des émissions de gaz à effet de serre mondiales en 2020.
En 2017, le Canada et le Royaume-Uni ont créé le projet «Powering Past Coal alliance», auquel s’est joint un total de 48 pays. Cette alliance a pour but d’éliminer l’énergie à base de charbon dans les pays développés d’ici 2030 et dans le reste du monde d’ici 2050.
Les émissions de GES produites par le charbon ont chuté de 109 millions de tonnes en 2000 à 35 millions de tonnes en 2020.
Toutefois, l’Inde observe une tendance inverse alors que la croissance rapide de son économie et de sa population ainsi que ses efforts pour électrifier tout le pays ont nécessité un recours soutenu au charbon.
Le charbon représente plus de la moitié de la production d’énergie en Inde et les émissions de GES qui lui sont reliées ont pratiquement triplé entre 2000 et 2020.
Le premier ministre Narendra Modi pousse en faveur d’un programme d’énergie renouvelable, mais sa promesse de produire 175 gigawatts d’énergie renouvelable d’ici la fin de l’année est loin d’être remplie.
Steven Guilbeault a mentionné que si le charbon n’était pas au menu des échanges cette fois-ci, le Canada veut tout faire pour exporter son expertise en technologies d’énergie renouvelable pour aider l’Inde à sortir de sa dépendance au charbon.