COP15: Antonio Guterres somme les pays d'arrêter «l'orgie de destruction»

Publié le 06/12/2022 à 13:15, mis à jour le 06/12/2022 à 18:17

COP15: Antonio Guterres somme les pays d'arrêter «l'orgie de destruction»

Publié le 06/12/2022 à 13:15, mis à jour le 06/12/2022 à 18:17

Par La Presse Canadienne

Les diplomates ont défini 22 objectifs pour les négociations. (Photo: La Presse Canadienne)

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies somme les pays du monde à mettre fin à la «guerre contre la nature». Il est temps de «faire la paix» et d’arrêter «l’orgie de destruction», a indiqué Antonio Guterres à Montréal mardi après-midi, lors de l’ouverture de la Conférence des parties (COP15) sur la biodiversité.

Devant des représentants des médias de plusieurs pays, M. Guterres a enchaîné les formules chocs pour souligner l’urgence de renverser le déclin de la biodiversité en soulignant qu’un million d’espèces animales et végétales sont à risque.

Il a souligné le rôle de la croissance économique à tout prix dans la destruction de la nature.

«Les multinationales remplissent leurs comptes bancaires tout en vidant notre monde de ses dons naturels. Les écosystèmes sont devenus des jouets pour faire du profit. Avec notre appétit sans fond pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive. Nous traitons la nature comme une toilette.»

Il a notamment montré du doigt les pesticides, les combustibles fossiles et les déchets plastiques qui «empoisonnent», «asphyxient» et «détruisent» l’air, l’eau et la terre.

«L’humanité semble fermement engagée dans la destruction. Nous faisons la guerre à la nature. Cette conférence porte sur la tâche urgente de faire la paix», a fait valoir Antonio Guterres.

3000 milliards de dollars de destruction

Les humains, selon le numéro un de l’ONU, sont en train de se «suicider par procuration».

Le coût de la destruction de la biodiversité se mesure par les emplois perdus, par la famine, par les maladies et les morts, a souligné le secrétaire général qui estime les pertes économiques annuelles de la dégradation des écosystèmes à «3000 milliards de dollars».

«Un coût que nous mesurons dans les prix plus élevés de l’eau, de la nourriture et de l’énergie. Et un coût que nous mesurons dans les pertes profondément injustes et incalculables pour les pays les plus pauvres, les populations autochtones, les femmes et les jeunes», a ajouté Antonio Guterres.

Il a indiqué que la COP15 qui a lieu à Montréal doit «stopper cette orgie de destruction».

Arrêter les subventions nocives

M. Guterres a souligné l’importance que les 196 pays s’entendent pour arrêter les subventions qui nuisent à la biodiversité, ou encore de les rediriger vers des actions de protection de la biodiversité. Il s’agit par exemple de subventions aux agriculteurs qui utilisent certains types de pesticides, celles accordées aux larges groupes industriels qui font de l’élevage de bovins ou encore du financement des industries fossiles.

«Dans nos économies mondialisées, les entreprises et les investisseurs comptent sur les richesses de la nature des quatre coins du monde. Il en va de leur intérêt de protéger la nature — avant tout le reste.»

L’industrie agroalimentaire doit donc s’orienter vers des modes de production durables et des moyens naturels de pollinisation, de lutte antiparasitaire et de fertilisation, selon l’ONU.

Les «secteurs du bois, de la chimie, du bâtiment et de la construction» doivent également tenir compte de l’impact sur la nature de leurs modèles économiques.

Le secrétaire général a aussi souligné que les industries biotechnologiques, pharmaceutiques et autres qui exploitent la biodiversité doivent partager les bénéfices de manière «juste et équitable».

Il a également appelé les banques et les institutions financières à faire en sorte que leurs placements favorisent la conservation de la nature.

«La leçon la plus importante que l’on transmet aux enfants, c’est d’assumer la responsabilité de leurs actes. Quel exemple donnons-nous lorsque nous échouons à cette simple épreuve?» a demandé le secrétaire général de l’ONU.

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