TVA: fin des bulletins de nouvelles de fin de semaine à Québec
La Presse Canadienne|Publié le 02 juin 2023Québecor blâme «la concurrence virulente des géants du Web et de Radio-Canada, des baisses importantes de revenus publicitaires ainsi qu’un cadre réglementaire coûteux et inéquitable». (Photo: La Presse Canadienne)
Il n’y aura plus de bulletin de nouvelles régional à Québec les fins de semaine à TVA.
Invoquant les «effets dévastateurs de la réalité actuelle des médias», Québecor annonce vendredi qu’il cesse la production des deux bulletins de nouvelles de fin de semaine dans la Vieille Capitale à compter du 19 juin, soit dans deux semaines.
Le géant médiatique s’engage toutefois à maintenir ses équipes de reportage sur le terrain les samedis et dimanches et d’ajouter leur contenu aux bulletins montréalais de TVA et à LCN.
Comme l’a souvent fait par le passé son président et chef de la direction, Pierre Karl Péladeau, Québecor blâme «la concurrence virulente des géants du Web et de Radio-Canada, des baisses importantes de revenus publicitaires ainsi qu’un cadre réglementaire coûteux et inéquitable».
Assurer la pérennité
Dans un communiqué, l’entreprise explique qu’«afin d’assurer la pérennité de nos activités, Groupe TVA doit aujourd’hui prendre des décisions difficiles». Groupe TVA prend soin de rappeler que le bulletin de fin de journée à Québec a été rallongé de 30 minutes en février 2021 afin d’assurer une couverture locale de 60 minutes du lundi au vendredi, décision qui est maintenue.
Cité dans le communiqué, Pierre Karl Péladeau affirme que de «produire de l’information et de la programmation reflétant les différentes régions du Québec nécessite d’importants investissements et, dans le contexte économique et concurrentiel actuel, nous nous retrouvons dans l’impossibilité de maintenir le statu quo. Cette mesure n’est donc pas prise de gaieté de cœur, mais elle a pour objectif de maintenir la grande qualité et l’éventail des nouvelles que nous sommes fiers de produire à Québec».
Désavantagée
L’entreprise se plaint d’être «la seule à faire l’objet de conditions aussi exigeantes en matière de programmation et de nouvelles locales, comparativement aux médias concurrents, incluant le diffuseur public Radio-Canada».
Comme son grand patron l’a fait à d’innombrables reprises dans le passé, Québecor accuse Radio-Canada de rivaliser «de façon déloyale avec les diffuseurs privés en profitant de sommes colossales de l’État, au lieu d’assurer adéquatement la réalisation de son mandat qui est justement de renseigner et d’éclairer le public canadien, tout en tenant compte de la diversité régionale».
Citant à nouveau M. Péladeau, le communiqué affirme qu’«il est impératif que les instances gouvernementales et réglementaires agissent rapidement pour mettre en œuvre la nouvelle Loi sur la diffusion continue en ligne (C-11) et pour adopter le projet de loi C-18, et ce, afin de prévoir davantage de flexibilité réglementaire et un traitement équitable au bénéfice des entreprises canadiennes de radiodiffusion».
Baisse de revenus
Les mêmes arguments avaient été invoqués à la mi-février alors que Groupe TVA annonçait la suppression de 240 emplois, dont 140 directement au Groupe TVA, les autres étant distribués dans d’autres entités de Québecor, lors de la présentation des résultats annuels de l’entreprise.
Puis, en mai dernier, à l’issue de la publication des résultats du premier trimestre de l’exercice en cours, M. Péladeau n’avait pas écarté la possibilité de nouvelles compressions alors qu’il était en entrevue à Radio-Canada. Groupe TVA affichait alors une baisse de 8,4 millions $ de ses revenus.
Le Groupe TVA n’a pas voulu accorder d’entrevue à La Presse Canadienne en lien avec l’annonce de vendredi.