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Trump dénonce l’attitude de Pékin, lance un ultimatum à Xi

AFP|Publié le 10 juin 2019

 «Avec ma politique, ils (la Chine) ne nous rattraperont jamais », a-t-il martelé.

Le président américain Donald Trump a prononcé lundi une violente diatribe contre les pratiques de Pékin et lancé un ultimatum à son homologue Xi Jinping, renforçant encore l’incertitude sur l’issue du bras de fer commercial entre les États-Unis et la Chine.

Accusant une nouvelle fois la Chine de manipuler sa monnaie, le milliardaire américain a menacé d’imposer de nouvelles taxes douanières si le tête-à-tête prévu avec Xi fin juin en marge du sommet du G20 à Osaka n’avait pas lieu.

Soufflant le chaud et le froid, comme à son habitude dans les négociations commerciales, l’imprévisible président s’est cependant montré confiant sur la tenue de la rencontre et a mis en avant ses excellentes relations avec l’homme fort de Pékin, « un type incroyable », un homme « très fort et très intelligent ».

« Je pense qu’il se rendra sur place. Nous devons nous rencontrer. Si cela se fait, c’est très bien, si cela ne se fait pas, c’est très bien aussi », a-t-il déclaré sur CNBC, évoquant le sommet qui réunira les principales puissances économiques mondiales les 28 et 29 juin au Japon.

M. Trump a, par étapes au cours des mois écoulés, imposé des tarifs douaniers de 25 % sur 250 milliards de produits chinois importés aux États-Unis. Et il menace régulièrement d’étendre ces droits de douane punitifs à 300 milliards de produits supplémentaires.

Washington veut non seulement réduire son gigantesque déficit commercial avec la Chine, mais aussi obtenir de Pékin une série d’engagements sur le respect de la propriété intellectuelle, la fin des transferts de technologie forcés, ou l’abandon de subventions aux entreprises d’État.

Défendant bec et ongles sa stratégie, le locataire de la Maison Blanche a insisté sur l’impact des tarifs punitifs sur l’économie chinoise, ce qui devrait selon lui pousser Pékin à conclure un accord.

« La Chine est véritablement décimée avec des entreprises qui quittent le pays et s’installent ailleurs, car elles ne veulent pas payer les tarifs douaniers », a-t-il argué. « À mon avis, la Chine va conclure un accord, car ils seront contraints de le faire ».

Xi fait « ce qu’il veut »

Assurant que la Chine avait perdu « plusieurs milliards de milliards de dollars », il a jugé que son économie ne pourrait rattraper l’économie américaine. « Avec ma politique, ils ne nous rattraperont jamais », a-t-il martelé, estimant que l’équation aurait été complètement différente si sa rivale démocrate Hillary Clinton avait été élue à sa place en novembre 2016.

Reprenant une critique maintes fois formulée, M. Trump a accusé la Chine de faire chuter sa monnaie pour annuler l’effet des tarifs douaniers.

Et il en a profité pour se plaindre une nouvelle fois du fait que la banque centrale américaine (Fed) ait relevé les taux d’intérêt trop vite et ne l’écoute pas, alors que, a-t-il souligné, son homologue chinois, lui, dicte sa volonté à sa banque centrale.

« N’oubliez pas qu’en Chine, le patron de la Fed, c’est le président Xi, le président chinois », a-t-il lancé. « En tant que patron de la Fed, il peut faire ce qu’il veut ».

Selon un récent rapport du Trésor américain, la Chine n’a pas manipulé sa devise ces six derniers mois.