Travailleurs étrangers temporaires: mieux protéger leurs droits
La Presse Canadienne|Publié le 16 mai 2022Le ministre Boulet a dit que le Québec avait le devoir d’accueillir ces gens de manière «humaine et digne». (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — Aux prises avec une importante pénurie de main-d’œuvre, le Québec va miser de plus en plus sur la contribution des travailleurs étrangers temporaires pour combler ses besoins, et ce, toute l’année durant, et dans tous les secteurs d’activité.
Afin d’attirer cette main-d’œuvre d’appoint, le gouvernement Legault entend mieux respecter les droits de ces travailleurs étrangers temporaires qui séjournent au Québec sans connaître la langue française et ignorants de nos lois.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a annoncé lundi que l’escouade gouvernementale existante de prévention créée en 2019 pour encadrer ces travailleurs sera donc renforcée et élargie à plusieurs secteurs d’activité, en plus de devenir permanente.
En conférence de presse, le ministre a rappelé que cette main-d’œuvre d’appoint saisonnière, souvent associée au secteur agricole, avait les mêmes droits que tous les autres travailleurs, et qu’elle devait en être mieux informée.
L’escouade de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) va donc déborder du secteur agricole, qui l’occupait de mai à août, pour couvrir toute l’année durant le commerce de détail, le secteur manufacturier, l’hébergement, la restauration, la transformation alimentaire, la gestion de sociétés et d’entreprises ainsi que les soins de santé.
L’initiative part du constat que ces travailleurs, en grande majorité en provenance du Mexique, du Guatemala et du Honduras, ignorent leurs droits, alors que les employeurs qui les embauchent connaissent souvent mal leurs obligations envers eux, en termes de conditions de travail et de normes à respecter.
D’ici 2023, l’escouade, qui comptera une douzaine d’agents et une équipe de coordonnateurs, offrira gratuitement des ateliers d’information sur le terrain, dans plusieurs régions, sur les normes, la santé et la sécurité du travail. Ces ateliers seront disponibles en espagnol. Des services-conseils personnalisés pourront aussi être prodigués au besoin.
D’ici l’an prochain, l’escouade devra se déployer « partout au Québec » où le besoin s’en fera sentir, a dit le ministre, qui entend se donner « les moyens de répondre à la demande » des employeurs.
Québec estime que pas moins de 5000 entreprises réclament la contribution de travailleurs temporaires.
L’an dernier, le Québec a accueilli 30 000 travailleurs étrangers saisonniers, dont les deux tiers se sont retrouvés sur des fermes.
Le ministre Boulet a dit que le Québec avait le devoir d’accueillir ces gens de manière « humaine et digne ».