Train à grande fréquence: Ottawa lance un appel de propositions

Publié le 09/03/2022 à 15:26

Train à grande fréquence: Ottawa lance un appel de propositions

Publié le 09/03/2022 à 15:26

Par La Presse Canadienne

VIA Rail croit qu’il est possible de réduire les trajets de 25% et d’améliorer la ponctualité à plus de 95%. (Photo: 123RF)

Ottawa lance une demande de déclaration d’intérêt au sujet du projet de train à grande fréquence (TGF) qui doit relier Québec et Toronto. 

Le TGF devrait entrer entièrement en service au début de la décennie 2030 selon Ottawa qui est à la recherche «de connaissances de classe mondiale et d’expertise du secteur privé pour tous les aspects du projet».

«C’est le plus grand projet d’infrastructure de transport réalisé au Canada depuis des décennies» et c’est «un projet qui va renforcer la nation», a indiqué le ministre des Transports, Omar Alghabra, lors d’une conférence de presse, mercredi, à Montréal.

Pour re(lire) le blogue de Raphaël Melançon: Un train sur la mauvaise voie

L’objectif est de construire des voies ferrées dédiées pour mettre fin aux interruptions de parcours imposées par le passage des trains de marchandises et de leur donner la capacité d’accueillir des trains pouvant rouler jusqu’à 200 kilomètres à l’heure. 

 

Grande fréquence et réduction de la durée des trajets

VIA Rail croit qu’il est possible de réduire les trajets de 25% et d’améliorer la ponctualité à plus de 95%.

Ainsi, le trajet Toronto-Montréal pourrait se faire en 4h, plutôt que 5h30.

«Mais la durée des trajets dépendra du type de propositions que nous allons recevoir de la part des partenaires», a toutefois souligné Omar Alghabra mercredi.

Selon Jacques Roy, professeur de gestion des transports à HEC Montréal, même si ce train devrait attirer des gens d’affaires qui doivent voyager entre Montréal et Toronto, l’avantage du TGF n’est pas tant de connecter les deux plus grandes villes du pays que de permettre une liaison plus rapide sur de courtes distances.

«C’est vraiment un concept de train régional. On est loin d’un train à grande vitesse qui relie deux grandes capitales, mais je pense qu’on vise davantage des corridors comme Toronto et Ottawa ou Ottawa et Montréal, ou encore Montréal et Québec, donc sur de plus courtes distances, là où le train, normalement, devrait dominer», a indiqué le professeur Roy en ajoutant que «ça devrait permettre d’attirer des voyageurs qui autrement choisissent de prendre leur automobile parce que c’est tout simplement plus compétitif actuellement».

 

Un coût difficile à estimer en raison de l’inflation

En juillet 2021, le ministre Alghabra avait fixé le coût entre 6 et 12 milliards $ selon la durée du processus de construction, mais il a déclaré mercredi aux journalistes qu’il préférait ne pas faire d’estimation en raison de l’inflation et d’autres considérations.

«On a choisi un train à grande fréquence parce que c’est beaucoup plus économique qu’un train à grande vitesse», a pour sa part indiqué la secrétaire parlementaire Annie Koutrakis lors de la conférence de presse.

Selon le professeur de gestion Jacques Roy, la mise sur rail d’un TGF n’e signifie pas pour autant qu’il n’y aura jamais de train à grande vitesse entre le Québec et l’Ontario. 

«C’est une bonne façon de commencer à faire du transport régional, car il y a un besoin, puis éventuellement s’il y a un engouement et si on voit que le prix du pétrole continue d’augmenter, bien peut-être qu’un TGV direct entre Montréal et Toronto, ça pourra répondre à un autre besoin.»

 

Réduire le nombre de voitures sur la route

Le professeur Roy remarque que même si le TGF ne permet pas d’attirer des voyageurs qui utilisent l’avion, un mode de transport très polluant, il permet tout de même de réduire le nombre de voitures sur les routes.

Actuellement, les locomotives de VIA Rail sont propulsées par du diesel, mais le ministre Alghabra a indiqué «qu’une partie de notre vision est d’avoir un train électrique, ou au moins, un train zéro émission pour ce projet de grande fréquence».

Il n’est pas exclu donc que le train soit à propulsion diesel dans certains espaces urbains, puisqu’il devra alors emprunter des voies appartenant à des opérateurs privés qui ne pourront fournir l’infrastructure électrique requise.

Pour la portion québécoise du tracé, la liaison Montréal-Québec se fera sur la Rive-Nord et comprendra des arrêts à Trois-Rivières et à Laval.

La demande de déclaration d’intérêt, qui vise à solliciter les conseils et les points de vue de l’industrie sur le projet de TGF, sera publiée jeudi sur le site Achatsetventes.gc.ca.

Elle devrait s’échelonner jusqu’au mois de septembre 2024.

Le ministère précise que le gouvernement collaborera avec un partenaire du secteur privé «qui accorde la priorité aux relations significatives avec les peuples autochtones et en reconnaît la valeur». 

«Une attention particulière sera accordée à la prise en considération des points de vue des peuples et communautés autochtones durant les phases suivantes du projet. La collaboration avec des entreprises autochtones sera également encouragée», lit-on dans le communiqué. 

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