Témiscamingue: concertation souhaitée pour le projet Onimiki
La Presse Canadienne|Publié le 19 avril 2022(Photo: Sigmund pour Unsplash)
Le Témiscamingue est une région dotée d’un écosystème favorable pour réaliser des projets en tout genre. C’est le cas du projet Onimiki, un projet communautaire de mini-centrales hydroélectriques d’une valeur de 190 millions de dollars (M$). Les promoteurs estiment la création de plus de 200 emplois dans la région si le projet arrive à se concrétiser.
Mais pour mettre en place ce genre de projet avant tout, il est toujours pertinent de bien communiquer les besoins et les attentes des différentes parties. «On s’attend à ce qu’il ait finalement un dialogue communautaire qui soit ouvert, explique Yves Grafteaux, directeur général de l’Organisme de Bassin Versant du Témiscamingue (OBVT). Pour l’instant ce n’est pas ça. Il n’y a rien de public pour le moment. Ce qu’on ressent, c’est qu’il y a certaines organisations qui ont plus de misère à avoir l’information qu’à faire part de leurs préoccupations.»
L’Organisme de Bassin Versant du Témiscamingue (OBVT) ne cache pas son inquiétude devant à la difficulté de communiquer avec les porteurs du projet. En premier lieu, le projet devrait être déposé en juillet pour l’appel d’offres d’Hydro-Québec afin d’avoir les droits hydriques.
L’OBVT craint qu’une fois le dépôt fait, il soit difficile d’apporter des améliorations par la suite. «On a l’impression que le projet est mal défini, il n’est pas clair pour le promoteur, il n’est pas clair pour la population, selon Yves Grafteaux. Donc, dans ce cadre-là, il est difficile de se positionner et d’évaluer les potentiels impacts de ce projet. Ce qu’on reproche actuellement, c’est que sur le site web d’Onimiki, il est clairement écrit meilleures pratiques environnementales et sociales. Pour l’instant, ce n’est pas le constat qu’on fait, la concertation est au point mort. Les informations techniques sur le projet ne sont pas disponibles. On espère qu’il y aura un plus d’accélération dans la transmission des informations, dans la mise en place d’un processus clair et ouvert de concertation.»
Ni pour ni contre le projet
L’OBVT n’est ni pour ni contre le projet à ce stade-ci. «Nous voulons juste un processus d’évaluation de projet qui fonctionne. Pour pouvoir se positionner sur le projet, il faut avoir des données, il faut avoir un espace de collaboration et de concertation autour du projet, dit Yves Grafteaux. Pour l’instant, ce sont les deux choses qui manquent: on voit les promoteurs qui préparent leur projet dans leur coin et qui font ça sur l’eau et sans connaître forcément tous les enjeux du territoire et, sans les enjeux du territoire, on a l’impression que le projet ne pourra pas répondre au mieux aux besoins et aux préoccupations de la communauté. C’est juste un rappel aux promoteurs, nous sommes ouverts à communiquer.»
C’est sous forme de communiqué que les amis de la Rivière Kipawa, l’OBVT, l’Association des riverains du lac Tee et le CREAT ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’impact de ce projet sur les attraits touristiques du Témiscamingue et sur les écosystèmes des plans d’eau concernés. Une de leurs préoccupations concerne notamment le débit d’eau de la rivière Kipawa qui pourrait être affecté.
Par Annaël Graal Biampandou, Initiative de journalisme local