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Télétravail: aux employeurs de dévoiler leur plan

La Presse Canadienne|Publié le 09 février 2022

Télétravail: aux employeurs de dévoiler leur plan

Maintenant que le gouvernement a dévoilé ses cartes, il revient aux employeurs de communiquer «rapidement» leurs intentions à leurs employés. (Photo: La Presse Canadienne)

La fin du télétravail obligatoire le 28 février prochain est bien accueillie par le milieu des affaires qui la réclamait, mais les employeurs devront s’assurer de bien communiquer leurs intentions à leurs employés, préviennent les experts en ressources humaines.

Les employés pourront revenir au bureau à partir du 28 février prochain, a annoncé le premier ministre François Legault, mardi, lorsqu’il a présenté son plan de déconfinement. 

C’est «une bonne nouvelle» pour les entreprises québécoises qui obtiennent la prévisibilité demandée, croit le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn. «C’est la preuve qu’on apprend et on doit continuer d’apprendre à vivre avec la COVID-19», commente-t-il en entrevue. 

Toutes les entreprises ne reviendront pas nécessairement au présentiel ou au format hybride à partir du 28 février, nuance M. Blackburn. L’annonce permet aux différents employeurs d’avoir la flexibilité nécessaire pour prendre la décision qui est la meilleure pour eux, selon lui.

 

La communication avec les employés

Maintenant que le gouvernement a dévoilé ses cartes, il revient aux employeurs de communiquer «rapidement» leurs intentions à leurs employés, ajoute Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA). «C’est de venir clarifier les règles du jeu, clarifier leur nouvelle politique pour l’avenir et de le faire plus tôt que tard parce qu’il y a déjà plein de gens qui posent des questions à savoir s’ils vont revenir et à quelles conditions le 28 février.»

Les employeurs devront garder en tête la satisfaction de leurs employés dans un contexte de rareté de main-d’œuvre. Le spectre de perdre des employés est «bien réel», prévient-elle. «Un employé qui n’est pas à l’aise avec la politique de son employeur va clairement prendre le choix d’aller voir ce que le marché lui offre.»

Les employeurs devront donc veiller à être à l’écoute de leurs employés, conseille Marianne Roberge, associée et directrice de pratique, Stratégie marque employeur et conciliation famille-travail, de la firme-conseil Go RH. «Les gens ont leur opinion aussi à ce niveau-là. Nous, comme employeur, il faut se positionner, mais il faut aussi être à l’écoute de nos employés. Qu’est-ce qu’ils veulent?»

Plusieurs employeurs avaient déjà fait connaître leurs intentions et avaient même commencé à tester de nouvelles formules hybrides avant que la vague Omicron force le retour du télétravail obligatoire. Il reste que le cycle confinement-déconfinement force les employés à s’adapter à nouveau et peut être une source de stress. 

«Il faut avoir cette conscience humaine que les gens ne peuvent pas se revirer si rapidement que ça», souligne Mme Roberge. Il y a quand même une transition à faire. Si on l’explique bien, je pense qu’on va éviter des départs hâtifs ou des départs qu’on ne voudrait pas qu’ils surviennent.»

Tous les employés ne sont peut-être pas enthousiastes à l’idée de retourner au bureau, mais la présence physique pourrait s’avérer un facteur de rétention de la main-d’œuvre à long terme, ajoute Mme Poirier. 

«Au début, les entreprises ne voyaient pas trop d’enjeux par rapport au sentiment d’appartenance parce que les gens se connaissaient et ça allait, ajoute-t-elle. Certaines données nous disent que le niveau de mobilisation des gens qui ont été intégrés à l’équipe complètement à distance est moins élevé que par le passé.»

Une bonne nouvelle pour le centre-ville

La fin du télétravail obligatoire était nécessaire à la relance du centre-ville de Montréal, estime le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. Il était temps de donner de l’espoir aux commerçants «qui tiennent encore le coup».

Le temps est venu pour Ottawa et Québec de soutenir les commerçants et restaurateurs qui veulent ouvrir un établissement au centre-ville afin d’accélérer le démarrage de leur entreprise. 

«Quiconque va au centre-ville de Montréal peut constater l’étendue des dégâts, déplore-t-il. Il y a énormément de commerces qui sont fermés. Il y en a qui le sont de manière définitive.»