Technobois passe au mode industriel


Édition du 12 Décembre 2015

Technobois passe au mode industriel


Édition du 12 Décembre 2015

La nouvelle usine de Technobois, construite au coût de 2,8 millions de dollars, permet à l’entreprise d’insertion de miser sur une production à plus grande échelle.

Portée par une vague de croissance, Technobois, seule entreprise d'insertion en Abitibi-Témiscamingue, a emménagé en 2014 dans le parc industriel de Val-d'Or, dans une usine toute neuve construite au coût de 2,8 millions de dollars. «Ça a été toute une aventure !» lance Stéphane Audy, directeur général.

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C'est d'abord pour offrir un environnement de travail plus adéquat à ses participants - une quarantaine par année - que Technobois a décidé de déménager dans de nouvelles installations, financées en majorité par les gouvernements fédéral et provincial. «Nous étions installés dans des roulottes de chantier. Le plancher était en bois, les plafonds étaient à huit pieds de hauteur et c'était mal isolé», se rappelle Stéphane Audy. C'était tellement exigu qu'il était impossible de transporter une commande de bois avec un chariot élévateur.

La nouvelle usine a donc permis d'améliorer la sécurité et l'efficacité au sein de l'entreprise. En effet, les lieux devenaient un frein au virage manufacturier de Technobois, amorcé il y a quelques années. «Autrefois, on se concentrait sur une production plus artisanale, comme la fabrication de cabanes à oiseaux», précise le directeur général. Aujourd'hui, même si elle continue d'offrir des services sur mesure, l'entreprise d'insertion mise sur une production à plus grande échelle.

Partenariat avec EACOM

Par exemple, depuis une dizaine d'années, l'entreprise d'insertion a établi un partenariat avec le transformateur de bois EACOM, qui exploite une scierie à Val-d'Or. Technobois recycle les rejets de celle-ci en pièces de sommier, piquets d'arpentage ou croix de saint André, des solives utilisées dans la fabrication de plancher. «Nous les transformons en pièces de bois plus courtes, qui demandent davantage de manutention.»

Il est plus payant pour EACOM d'offrir ces contrats à l'externe. Technobois achète aussi certains morceaux déclassés, les transforme et les revend à d'autres clients, comme la mine de fer d'ArcelorMittal, ajoute Stéphane Audy. Des créneaux peu exploités pour lesquels l'équipe n'arrivait pas à satisfaire la demande dans son ancien atelier.

Toutefois, la performance n'a pas été instantanée après le déménagement. «Tout le monde nous disait qu'il faudrait un an pour nous adapter, mais je ne le croyais pas, raconte Stéphane Audy. Car on a l'impression qu'avec de nouvelles machines, tout va être plus facile.» Il s'est vite rendu compte qu'entre la théorie et la pratique, il y avait tout un monde. Il aura fallu plusieurs mois pour apprendre à utiliser le nouvel équipement à sa pleine capacité, moduler les machines pour qu'elles fonctionnent ensemble, etc.

Des ajustements qui ont aussi touché les employés, habitués à leurs façons de faire, précise Stéphane Audy. «Le rodage a été un peu éprouvant pour tout le monde. Certaines personnes ont même décidé de quitter l'entreprise.» En effet, tandis qu'il était quasi impossible de modifier quoi que ce soit dans l'ancien atelier, l'amélioration continue fait maintenant partie du quotidien de l'équipe. Tout un changement de culture.

Le personnel de production se réunit une fois par semaine pour examiner les problèmes, brasser des idées afin de trouver des solutions novatrices, appliquer des méthodes comme le kaizen, etc., explique Stéphane Audy.

«Trouver des solutions ensemble a un effet mobilisateur sur l'équipe. Mais surtout, le fait d'innover représente tout un avantage pour nos participants. Cela les plonge dans un contexte qui se rapproche de la réalité du marché du travail.»

Fondée en 1997, l'entreprise d'insertion a reçu au moins 500 participants depuis sa création, avec un taux de succès de 70 %. Certains d'entre eux trouvent un emploi dans des entreprises manufacturières du secteur, d'autres dans des restaurants et commerces de la région, et une partie retourne aux études.

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