Sommet des Amériques: un moment pour parler d’«enjeux importants»
La Presse Canadienne|Publié le 07 juin 2022Le premier ministre Justin Trudeau partira pour Los Angeles plus tard dans la journée, mardi. (Photo: La Presse Canadienne)
Washington — Le premier ministre Justin Trudeau ne dit pas s’il appuie la décision du président Joe Biden d’exclure le Venezuela, le Nicaragua et Cuba du Sommet des Amériques de cette semaine.
M. Trudeau reconnaît que certains pays de l’hémisphère occidental «partagent moins les mêmes idées» que d’autres.
Mais il ajoute qu’ils partagent tous un certain nombre de problèmes urgents, tels que les pressions migratoires, le changement climatique et le rétablissement complet de la pandémie de COVID-19.
Ces trois enjeux devraient être à l’ordre du jour du sommet d’une semaine. Le premier ministre partira pour Los Angeles plus tard dans la journée, mardi.
En chemin, lui et la ministre de la Défense Anita Anand s’arrêteront à Colorado Springs, Colorado, pour des réunions avec des commandants et des responsables de Norad, le système de défense continentale de commandement conjoint dont la mise à niveau est prévue.
M. Trudeau sera également accompagné du ministre de l’Environnement Steven Guilbeault et de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, qui doit rencontrer le secrétaire d’État américain Antony Blinken et son homologue mexicain Marcelo Ebrard.
«Il est extrêmement important que nous ayons l’occasion de dialoguer avec nos partenaires hémisphériques ― certains partageant les mêmes idées, d’autres moins―, a déclaré M. Trudeau lors d’une conférence de presse, lundi à Ottawa, avec son homologue chilien Gabriel Boric.
«Parler des enjeux importants que nos peuples ont en commun, qu’il s’agisse des pressions migratoires, du changement climatique, de la propagation de cette pandémie, c’est un moment important pour nous de nous rassembler.»
Le Canada continue de défendre l’importance des droits de la personne et des valeurs démocratiques dans les trois pays exclus, «même si nous reconnaissons que le Canada a une approche de longue date envers Cuba qui est différente de celle des États-Unis».
M. Boric a été beaucoup plus énergique pour condamner «l’erreur» de la Maison-Blanche.
«Nous devons exprimer aux États-Unis et ailleurs que l’exclusion n’est pas la bonne voie», a déclaré M. Boric.
«Lorsque les États-Unis décident d’exclure certains pays du sommet, ils renforcent en fait la position que ces autres pays prennent dans leur propre pays.»
La décision de M. Biden d’exclure les trois pays a incité le président mexicain Andrés Manuel López Obrador à confirmer lundi qu’il resterait à l’écart.
L’attachée de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a rejeté lundi l’idée que la décision de M. López Obrador d’éviter le sommet est un signe du déclin de l’influence américaine dans l’hémisphère.
«Les États-Unis restent la force la plus puissante dans la conduite d’actions hémisphériques pour relever les principaux défis auxquels sont confrontés les peuples des Amériques ― inégalités, santé, climat et sécurité alimentaire», a déclaré Mme Jean-Pierre.
«Le président doit s’en tenir à ses principes. Il pense qu’il doit s’en tenir à ses principes et ne pas inviter de dictateurs, mais nous pouvons toujours avoir une conversation approfondie — il y a un ordre du jour chargé où il va être très occupé.»
Les autres priorités du sommet consisteront à aider les pays à contrôler la pandémie de COVID-19, à forger de nouveaux liens sur les initiatives climatiques et énergétiques, à lutter contre l’insécurité alimentaire et à tirer parti des accords commerciaux existants pour mieux garantir que davantage de personnes puissent en récolter les bénéfices.