Shopify n'a pas l'intention de faire d'autres mises à pied

Publié le 17/02/2023 à 15:26

Shopify n'a pas l'intention de faire d'autres mises à pied

Publié le 17/02/2023 à 15:26

Par La Presse Canadienne

(Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — Alors qu’un nombre croissant d’entreprises technologiques procèdent à des mises à pied, le président de Shopify affirme qu’il n’entrevoit pas d’autres coupes pour les activités du spécialiste des solutions de commerce électronique établi à Ottawa.

«Il n’y a pas de coupes à venir pour nous, a assuré Harley Finkelstein à La Presse Canadienne. Nous allons vraiment bien.»

Sa confiance dans le fait que les réductions de personnel au sein de l’entreprise sont terminées survient des mois après que Shopify a été parmi les premiers géants mondiaux de la technologie à annoncer des mises à pied. Il a remercié 1000 travailleurs l’été dernier, soit environ 10% de sa main-d’œuvre, attribuant cette décision à une mauvaise évaluation de la croissance du secteur du commerce électronique.

Depuis lors, peu de grandes entreprises technologiques ont été épargnées par la disparition de l’exubérance des investisseurs, la chute des valorisations et la pression pour atteindre la rentabilité, au cas où la récession généralement prévue se matérialiserait.

Des géants de la technologie comme Amazon, Meta, Microsoft, Intel et Zoom ont sabré dans leur effectif, tout comme l’ont fait des marques canadiennes de plus petite taille comme Wealthsimple, Lightspeed, Clearco et HootSuite.

Après les coupes de Shopify, Harley Finkelstein estime que l’entreprise détient la bonne taille.

«Je ne pense pas que nous allons beaucoup augmenter notre nombre d’employés, a-t-il affirmé.

Je pense que nous pouvons le garder assez stable, à part peut-être pour quelques embauches clés.»

Interrogé sur les secteurs qui pourraient attirer des embauches, il a précisé que le personnel des logiciels et des produits était toujours en demande, car il y en avait moins.

Mais conserver le personnel actuel est tout aussi important. Pour garder ses travailleurs, Shopify s’appuie sur Flex Comp, une initiative qui donne au personnel un «portefeuille de récompenses» et leur permet de choisir régulièrement entre des espèces et des options d’achat d’actions pour leur rémunération.

Elle a été mise en place à la suite des mises à pied de Shopify, alors que l’action de l’entreprise était sous pression, passant d’un sommet de 52 semaines de 113,43 $ à un creux de 33,00 $.

Lors de la conception du programme, Shopify a réalisé un exercice d’analyse comparative approfondi pour s’assurer que les salaires étaient concurrentiels, mais les dirigeants ont prévenu que Flex Comp pèserait probablement sur ses perspectives pour 2023.

Historiquement, les allocations effectuées par le personnel se situaient à environ 70% en espèces et 30% en actions, a souligné Harley Finkelstein.

«Je pense que les allocations du quatrième trimestre peuvent être légèrement davantage en espèces que ces niveaux, mais on s’attend en quelque sorte à ce qu’elles varient chaque trimestre», a-t-il expliqué.

«L’argent donne une certitude, mais si vous comprenez l’entreprise, évidemment, vous savez, les capitaux propres sont ce que plusieurs personnes veulent parce qu’elles veulent également pouvoir participer à la hausse.»

La flexibilité, un autre attrait

L’entreprise espère également rester attrayante pour les talents avec une orientation «numérique par défaut» qu’elle a adoptée en 2020, après que le chef de la direction, Tobi Lütke, a déclaré la fin du «centrage sur le bureau».

Depuis lors, la plupart des employés sont en télétravail et Shopify a choisi de ne pas emménager dans le complexe The Well à King Street West, et Spadina Avenue, au centre-ville de Toronto. L’entreprise devait initialement occuper 254 000 pieds carrés à The Well, avec la possibilité d’ajouter 433 752 pieds carrés supplémentaires.

«Nous n’avons pas besoin d’autant d’espace étant donné la nouvelle orientation numérique», a estimé Harley Finkelstein.

Maintenant, le personnel a l’impression de pouvoir déménager où et quand il veut (Harley Finkelstein est en train de déménager sa famille à Montréal) et de partir en voyage sur un coup de tête.

Pour ceux qui veulent se rendre dans un bureau, Shopify conserve certains sites, dont un au King Portland Centre, non loin de The Well. De nombreuses personnes se sont rassemblées dans les propriétés de l’entreprise ces dernières semaines, lors de la tenue d’une série de sommets ou de journées où les employés pouvaient travailler sur ce qu’ils veulent. D’autres ont rejoint virtuellement ou invité des collègues du voisinage chez eux.

«Ils ont organisé des soirées de visionnement (…) donc je pense en fait que cela fonctionne très bien pour nous», a estimé Harley Finkelstein.

Il attribue à cette flexibilité le fait d’avoir aidé l’entreprise

à attirer de nouvelles recrues prisées comme Jeff Hoffmeister, qui a dirigé l’introduction en Bourse de Shopify et a travaillé pour Morgan Stanley depuis 2000. Jeff Hoffmeister a rejoint l’entreprise en tant que directeur financier, mais peut travailler à New York, où Harley Finkelstein voyage fréquemment.

À peu près au même moment où Jeff Hoffmeister a rejoint Shopify, le directeur de la technologie Allan Leinwand a annoncé qu’il quitterait l’entreprise.

Plutôt que de remplacer Allan Leinwand, Tobi Lütke a récupéré certaines de ses tâches et supervise désormais la recherche et le développement. Il était auparavant intervenu pour prendre en charge les responsabilités du chef de produit Craig Miller, lorsque celui-ci a quitté l’entreprise en 2020. À l’époque, Tobi Lütke avait déclaré qu’il n’était pas prévu de remplacer Craig Miller.

La plus récente décision n’est pas aussi importante qu’il pourrait le sembler aux yeux des non-initiés, a estimé Harley Finkelstein.

«Il fait ça depuis longtemps et maintenant nous sommes en train de le documenter officiellement.»

 

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