Savoir conserver son style et se faire accepter


Édition du 11 Juillet 2015

Savoir conserver son style et se faire accepter


Édition du 11 Juillet 2015

Florian Pradon.

Florian Pradon, 34 ans, était chasseur de têtes dans le secteur des technologies de l'information (TI) pour un cabinet de recrutement parisien. «J'avais une petite vie cadrée, se souvient-il. Mais je voulais vivre une expérience en Amérique du Nord.»

À lire aussi:
Recruter à l'international, ou comment réussir un parcours d'obstacles
Du Brésil à Saint-Damien, le pari d'un jeune machiniste

Notre continent l'attirait pour plusieurs raisons : «Son pragmatisme, le caractère plus informel des relations professionnelles, les bureaux ouverts et la hiérarchie plus transparente, le travail axé sur les résultats», explique-t-il.

Il est arrivé au Québec en 2007, «la fleur au fusil, sans piste professionnelle», avec pour seuls bagages ses diplômes, son expérience et son bagou. Cela a vite payé : trois semaines après avoir atterri à Montréal, il a été embauché par Manpower, où il est resté près de trois ans. Depuis 2012, il est stratège en attraction et acquisition de talents chez Nurun, une entreprise du secteur des TI, et se considère comme bien intégré dans le monde professionnel québécois.

Son adaptation ne s'est toutefois pas jouée sur ce qu'il pensait. «Je croyais qu'il y aurait une grande différence dans la façon de travailler, que j'allais devoir me mettre à niveau et prouver pendant longtemps que j'étais bon dans mon domaine», raconte-t-il.

Finalement, il a vite pris ses marques et a réussi à faire valoir ses compétences. Mais c'est plutôt sa façon de parler et de s'habiller qu'il a dû revoir ! «Je suis arrivé tiré à quatre épingles : complet-cravate-boutons de manchette. J'ai vite compris que c'était trop. Même si je m'adapte aux milieux dans lesquels je suis, je ne mets plus de cravate, sauf exceptionnellement, je reste plus souvent en chemise avec un pantalon habillé et la veste à l'occasion.»

Autre adaptation : «Lors des réunions, quand je prenais la parole, je me rendais compte que je perdais mon auditoire. En France, on a l'habitude de discourir alors qu'ici, on m'a vite fait comprendre qu'il fallait aller à l'essentiel».

S'imposer tout en s'adaptant

Ce qu'il aime dans le milieu professionnel québécois, c'est «la culture de la méritocratie et du résultat». La première, selon laquelle le plus méritant évolue sans considération pour ses origines sociales ou ethniques, lui donne la perspective d'une carrière intéressante. Grâce à la seconde, «tout est fait pour arriver au but : on met en place des raccourcis, on rend les échanges plus informels», dit Florian Pradon.

S'il s'est quelque peu adapté sur le plan vestimentaire et de la communication, il a réussi à conserver son style et à le faire accepter. «La contestation et le conflit ne sont pas bien vus ici, mais j'ai appris que je pouvais donner mon avis quand même. Je l'ai fait sans mâcher mes mots, mais de façon constructive. Quand on apporte des solutions, ça marche», explique-t-il.

Si M. Pradon reconnaît que son expatriation a été «un gros challenge» sur le plan personnel, professionnellement, il dit se sentir «comme un poisson dans l'eau».

À lire aussi:
Recruter à l'international, ou comment réussir un parcours d'obstacles
Du Brésil à Saint-Damien, le pari d'un jeune machiniste

À la une

Le gain en capital devient inéquitable

EXPERT INVITÉ. C'est un pari risqué de refroidir l'appétit des investisseurs pour le marché immobilier canadien.

La hausse de l'impôt sur le gain en capital rapporterait 1G$, selon Girard

Mis à jour le 23/04/2024 | La Presse Canadienne

C’est ce qu’a indiqué le ministre des Finances, Eric Girard, mardi en commission parlementaire.

Gains en capital: l'AMC demande au gouvernement de reconsidérer les changements

Mis à jour le 23/04/2024 | La Presse Canadienne

L’augmentation du taux d’inclusion s’appliquerait aux gains en capital supérieurs à 250 000 $ pour les particuliers.