Rivière-du-Loup : un bel élan, de gros défis et des gens résolus


Édition du 16 Septembre 2017

Rivière-du-Loup : un bel élan, de gros défis et des gens résolus


Édition du 16 Septembre 2017

La population de Rivière-du-Loup augmente. Elle compte aujourd’hui 20 000 habitants, une hausse du tiers depuis les années 1980.

UNE VILLE ET SA RÉGION
SÉRIE 7 DE 9

Les Affaires prend la route afin de vous faire découvrir neuf municipalités qui se démarquent par leur vitalité économique.

Bas-Saint-Laurent

Le Bas-du-Fleuve a longtemps cherché son identité propre, entre la prospère région de Chaudière-Appalaches, à l'ouest, et la touristique Gaspésie, à l'est. Même s'il lui faut surmonter de sérieux défis, comme le vieillissement de sa population, sa vitalité entrepreneuriale lui permet d'envisager de beaux jours, et la locomotive qu'est devenue Rivière-du-Loup est un puissant atout.

En octobre 2016, Rivière-du-Loup a été nommée première ville entrepreneuriale du Canada par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).

C'était là toute une reconnaissance, bien méritée, surtout que la ville a dû remonter une bonne pente avant de retrouver le chemin de la vigueur économique. Il s'agit aussi d'un signe encourageant pour toute la région du Bas-Saint-Laurent, qui travaille à reproduire l'élan que connaît celle de Chaudière-Appalaches, sur son flanc Ouest.

On a souvent vu Rivière-du-Loup concurrencer Rimouski, l'autre grande ville de la région. Rimouski est un modèle de stabilité avec des institutions réputées, scolaires, académiques ou religieuses, un grand centre hospitalier, une tradition de grands entrepreneurs, à commencer par Jules Brillant qui avait, entre autres, fondé Québec Téléphone, devenue au fil des ans la pierre d'assise québécoise de Telus.

Sans compter un bon club de hockey junior, l'Océanic, dont Sydney Crosby était joueur vedette, du temps où l'actuel sénateur Éric Forest en était le directeur général avant de devenir maire de Rimouski.

Une ville fière, également perçue comme la porte d'entrée de la Gaspésie.

Pendant ce temps, Rivière-du-Loup, ville industrielle, demeurait soumise aux cycles économiques. On l'a longtemps associée à la papeterie FF Soucy, alias Bato, une des plus importantes de l'est du Québec. Les généreuses ressources forestières de l'arrière-pays et du Témiscouata lui profitaient, puisqu'elle servait également de ville de services.

L'industrie forestière a cependant décliné, ici comme ailleurs. Après une longue pente descendante, FF Soucy a été rachetée par Papiers White Birch (également propriétaire de l'ancienne Anglo Pulp, à Québec), et son effectif s'est stabilisé à 200 travailleurs. Puis, comme l'ont vécu plusieurs endroits du Québec, une combinaison d'entrepreneurs locaux déterminés et de dirigeants municipaux allumés a envoyé le signal de la relance.

Cette résurgence a certainement aidé à sa sélection comme ville entrepreneuriale de l'année. «Il faut dire que la tradition manufacturière s'est maintenue, ici, souligne Marie-Josée Huot, directrice générale du Centre local de développement (CLD) de la région de Rivière-du-Loup. De plus, à cause des hauts et des bas de l'économie, au fil du temps, bien des gens ont décidé de travailler à leur compte, ce qui a donné naissance à de nombreuses PME. Les entreprises de la région peuvent aussi compter sur une bonne relève. C'est là une combinaison de facteurs qui a dû contribuer.»

«D'autant que nous étions en lice depuis quelques années, rappelle le maire de la Ville, Gaétan Gamache. Nous étions classés au 7e rang en 2015.»

Exploiter son statut de carrefour

Rivière-du-Loup est le siège social d'une des plus authentiques multinationales de propriété québécoise, Premier Tech. Elle abrite le plus important centre de congrès à l'est de Québec. La ville compte d'ailleurs plusieurs hôtels, mais n'empêche : «Depuis deux ans, nous battons des records, dit son maire. Il arrive régulièrement que plus une seule chambre ne soit libre.»

C'est aussi de son quai que partent des croisières sans pareil au Québec, celles de la société Duvetnor, qui offre des séjours sur les îles de cette partie de l'estuaire du Saint-Laurent. C'est aussi de ce quai que s'effectue la liaison fluviale toujours plus fréquentée, vers Saint-Siméon, dans Charlevoix. La ville veut miser au maximum sur son statut de carrefour.

M. Gamache a d'ailleurs dans ses cartons un important projet de réaménagement et de modernisation de la zone portuaire, une affaire de 13,5 millions de dollars. Il a réuni des partenaires de pointe pour y arriver, comme le groupe AML, connu pour ses croisières.

De plus, c'est à Rivière-du Loup que la Transcanadienne bifurque en direction du sud et des Maritimes. On travaille à moderniser cette route parfois dangereuse où on constate un trafic toujours plus intense vers le Nouveau-Brunswick. Les fonds fédéraux y ont permis la mise en place d'une superbe autoroute alors qu'à l'époque, on regimbait au Québec. Aujourd'hui, la 85 se complète section par section et le jour approche où on pourra effectuer la jonction.

En quête de main-d'oeuvre

Bref, les planètes sont bien alignées. De plus, la population de Rivière-du-Loup augmente. Elle compte aujourd'hui 20 000 habitants, une hausse du tiers depuis les années 1980. Ce qui n'empêche pas les entreprises locales d'être constamment à la recherche de personnel pour soutenir leur développement.

C'est d'ailleurs la première observation qui ressort de la Stratégie de développement économique 2017-2022 de la Ville : «La croissance des entreprises est freinée par le manque de main-d'oeuvre», peut-on y lire.

«Notre défi, c'est d'attirer des gens, dit Gaétan Gamache, parce qu'une fois qu'ils ont vu tout ce qu'on peut leur offrir, ils ne repartent plus !» Entre autres : le seul terrain de soccer intérieur à l'est de Québec, le plus grand nombre de bornes de recharge électrique au mètre carré du Québec (y compris celles de Tesla), un cégep, un grand centre hospitalier, une remarquable piste cyclable qui s'étire jusqu'au lac Témiscouata et au-delà puis, bientôt, des pistes de glace pour le curling, dont le coût a été en bonne partie assumé par le monde des affaires dont la contribution s'élève à 700 000 $.

«Ici, quand on lève la main pour un projet, le milieu réagit», affirme le maire Gamache. C'est probablement un des autres facteurs qui explique cette reconnaissance nationale pour son caractère entrepreneurial.

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