(Photo: 123RF)
La procureure générale de l’État de New York a lancé mardi des poursuites contre Citibank, l’une des premières banques américaines, accusée de ne pas protéger correctement ses clients contre la fraude sur Internet puis de refuser de les rembourser lorsqu’ils en sont victimes.
«Les banques sont censées être les endroits les plus sûrs pour conserver son argent, pourtant la négligence de Citi a laissé des escrocs voler des millions de dollars à des personnes qui travaillent dur», a commenté Letitia James, citée dans un communiqué.
Elle réclame à Citibank le remboursement des sommes volées, avec versement des intérêts, et le paiement de sanctions financières, en remontant jusqu’à six ans en arrière.
La justice new-yorkaise affirme que des escrocs ont pu se servir dans les comptes de clients de la banque «parce qu’elle n’a pas mis en oeuvre une forte protection des données ni de barrières contre les effractions» pour la banque sur internet.
Elle reproche à Citibank d’avoir des «protocoles et des procédures laxistes en matière de sécurité, des systèmes de surveillance inefficaces, de ne pas réagir en temps réel et de ne pas enquêter correctement sur les signalements de fraude».
Citibank est aussi accusée «d’exploiter illégalement une infime exception» dans la législation sur les transferts électroniques de fonds (EFTA) pour refuser de rembourser les victimes.
La banque a immédiatement réagi dans un communiqué: «Citi respecte toutes les lois et régulations concernant les virements et travaille extrêmement dur pour éviter que des menaces n’affectent nos clients et pour les aider à récupérer les sommes perdues lorsque c’est possible.»
D’après l’établissement, «les banques ne sont pas tenues de rembourser intégralement les clients lorsqu’ils ont suivi les instructions de criminels et que les banques n’ont aucune indication que les clients ont été trompés».
Il affirme avoir néanmoins été «pro-actif» pour protéger ses clients avec notamment des protocoles de sécurité et une sensibilisation sur les techniques employées par les escrocs.
Ceci a permis de réduire de manière «importante» les fraudes de ce type, affirme-t-il.
Selon le bureau de la procureure, des clients ont perdu les économies de toute une vie, les fonds mis de côté pour financer les très coûteuses études universitaires de leurs enfants ou même pour subvenir à leurs propres besoins de la vie quotidienne.
Le communiqué présente le cas de plusieurs personnes, hameçonnées par des escrocs via courriel ou SMS.
L’une d’entre elles a découvert que ses coordonnées de connexion avaient été modifiées, que 70 000 dollars américains de ses comptes épargne avaient été transférés sur son compte courant à partir duquel un virement de 40 000 dollars américains a été effectué vers un compte tiers.
« Rien de tout cela ne cadrait avec l’activité passée de ses comptes », a relevé la justice, précisant que malgré des signalements pendant des semaines, la banque avait refusé de la rembourser.