De janvier à août, l’indice FAO des prix alimentaires a grimpé de 34%. (Photo: La Presse Canadienne)
L’envolée des dépenses mondiales d’importations alimentaires, qui devraient atteindre un «niveau record» en 2021, inquiète l’ONU, quant à la capacité des pays pauvres, très souvent importateurs de nourriture ou d’engrais, à continuer de se nourrir.
«Les échanges mondiaux de produits alimentaires se sont accélérés et sont sur le point d’atteindre leur plus haut niveau jamais enregistré tant en volume qu’en valeur», indique un rapport publié jeudi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
«La hausse rapide des prix des produits alimentaires et de l’énergie pose d’importantes difficultés aux pays et aux consommateurs les plus pauvres, qui dépensent une part importante de leurs revenus dans ces produits de première nécessité», ajoute la FAO dans son rapport semestriel sur les Perspectives de l’alimentation mondiale.
Selon l’organisation onusienne, les dépenses mondiales d’importations alimentaires devraient atteindre en 2021 plus de 1,750 milliards de $US, soit une augmentation de 14% par rapport à 2020, et 12% de plus que ce qui était prévu en juin 2021.
Sur les cinq grands aliments de base (céréales, sucre, huiles, produits laitiers, viandes et poissons) l’ONU ne s’inquiète pas de risque de pénurie, avec notamment des perspectives de production des principales céréales qui restent «solides», et des récoltes «record» de maïs et de riz attendues cette année.
Côté sucre, la production mondiale devrait aussi rebondir après trois années de contraction. La FAO s’attend aussi à une hausse de la production mondiale de viande, de lait, et de poissons.
Mais elle pointe l’effet de la hausse des prix des intrants agricoles (énergie, engrais, pesticides, aliments pour animaux, semences) «qui se traduit immédiatement par une hausse des prix des produits alimentaires». Or son indice des prix mondiaux des intrants « a atteint son plus haut niveau depuis dix ans en août 2021 ».
De janvier à août, l’indice FAO des prix alimentaires a grimpé de 34% et l’indice des prix mondiaux des intrants a enregistré une hausse de 25% sur la même période.
«L’analyse donne un aperçu des difficultés qui pourraient se présenter : En Afrique subsaharienne, par exemple, environ 70% de l’offre dépend des importations d’engrais azotés, dont le prix varie en fonction de ceux des combustibles fossiles» note la FAO.
Dans un nombre croissant de pays, 53 selon l’organisation onusienne, les ménages dépensent «plus de 60% de leurs revenus» dans des produits de première nécessité tels que les aliments, le combustible, l’eau et le logement.