Postes Canada: le conflit pourrait s’étirer, prévient Ottawa
La Presse Canadienne|Mis à jour le 27 novembre 2024Les travailleurs du STTP sont en grève depuis le 15 novembre. (Photo: La Presse canadienne / Christinne Muschi)
Au 13e jour de la grève à Postes Canada, le gouvernement Trudeau a annoncé que le médiateur spécial a suspendu la négociation et qu’il ne compte pas intervenir pour forcer un retour au travail, si bien que les parties courent le risque d’un conflit prolongé si elles ne mettent pas de l’eau dans leur vin.
«Même si je n’exclus jamais aucune option pour l’avenir, ce que je dirais dès maintenant et pour l’avenir prévisible, c’est que, si cet accord n’est pas conclu à la table des négociations, il n’y aura pas de fin à ce conflit de travail», a déclaré mercredi le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, en mêlée de presse à Ottawa.
Steven MacKinnon a convoqué mercredi les deux parties à son bureau, car la médiation ne fonctionne pas. Selon lui, le médiateur spécial estime que les deux parties sont «trop éloignées sur des questions cruciales» pour que la médiation soit «fructueuse» à ce stade-ci.
Le ministre «extrêmement frustré»
Le ministre s’est dit «extrêmement frustré» de l’absence de progrès à la table. «C’est comme si les deux parties vivent dans un monde où le modèle d’affaires de Postes Canada n’a pas évolué», a-t-il déploré.
Or, il juge que Postes Canada doit absolument adapter son modèle d’affaires, étant donné que les Canadiens expédient de moins en moins de lettres.
«Ça doit être transformé en une entreprise qui, oui, livre les lettres de façon fiable, mais aussi qui livre des colis, et ce, de façon rentable, a dit le ministre. Ils ont perdu plus de 300 millions de dollars au dernier trimestre seulement.»
L’employeur, lui, «doit réaliser» qu’il doit trouver une voie permettant de conclure «une entente « ratifiable »», a-t-il poursuivi.
Appelé à expliquer pourquoi il écarte de faire imposer un arbitrage exécutoire, comme il l’a fait dans les conflits ferroviaires et portuaires des derniers mois, Steven MacKinnon a dit que c’est précisément parce que le conflit chez Postes Canada porte sur des enjeux «de fond» qu’il est «difficilement arbitrable».
La grève à Postes Canada, déclenchée le 15 novembre, paralyse la livraison du courrier et des colis depuis près de deux semaines. Quelque 55 000 travailleurs sont sur la ligne de piquetage pour réclamer un «salaire équitable» et de meilleures conditions de travail.
Postes Canada affirme que ces demandes ajouteraient des coûts importants à la société d’État et rendraient la gestion du service postal «moins flexible».