Poser des questions peut aider à utiliser judicieusement son remboursement d'impôt

Publié le 18/04/2023 à 14:24

Poser des questions peut aider à utiliser judicieusement son remboursement d'impôt

Publié le 18/04/2023 à 14:24

Par La Presse Canadienne

La clé du succès à long terme en matière d’investissement est la diversification et la cohérence. (Photo: La Presse Canadienne)

Lorsque Julian Shenoy recevra son remboursement d’impôt cette année, il prévoit d’en consacrer une partie à des investissements et le reste à des voyages.

«Avec la pandémie, tout a été fermé au cours des trois dernières années. Il est donc fort probable que je consacre une plus grande partie de cet argent aux loisirs, peut-être 50% à l’investissement et 50% à des vacances», explique-t-il lors d’un entretien téléphonique.

Le jeune homme de Toronto estime qu’il est «plutôt chanceux» de ne pas avoir accumulé autant de dettes que d’autres personnes de son âge, et c’est pourquoi il prévoit de dépenser son remboursement d’impôt de cette manière.

«C’est un peu différent pour moi d’avoir plus de revenus disponibles, mais je pense que quand on a plus de dépenses, ça peut être difficile», ajoute Julian Shenoy.

À l’approche de la saison des impôts, les experts estiment qu’il est préférable d’examiner attentivement ses finances avant de décider quoi faire de son remboursement, et ils soulignent qu’il n’existe pas d’approche unique pour tout le monde.

«Il n’y a pas de solution toute faite. Tout le monde est différent», explique Brenda Hiscock, planificatrice financière agréée qui fournit des conseils uniquement sur la base d’honoraires chez Objective Financial Partners, à Toronto.

Selon Brenda Hiscock, la première chose à considérer est de voir si on a des dettes à rembourser.

«Pour ceux qui ont des dettes à taux d’intérêt élevé, c’est la première chose à faire avec un remboursement d’impôt, puisque ces dettes s’accumuleront très rapidement et seront très coûteuses», dit-elle.

Ensuite, Brenda Hiscock recommande d’étudier les programmes d’abondement de son employeur pour l’épargne-retraite, dans le cadre desquels l’employeur égale la cotisation de l’employé à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Ces programmes permettent souvent de doubler la cotisation jusqu’à un certain montant, ou jusqu’à un pourcentage donné du salaire de l’employé.

«Les programmes d’abondement de l’employeur sont de l’argent gratuit et de nombreuses personnes ne profitent pas des possibilités qu’ils offrent ; c’est pourquoi tout le monde devrait vérifier s’ils maximisent ces programmes», poursuit-elle.

Enfin, Brenda Hiscock affirme qu’on doit envisager de diriger son argent vers un REER, un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ou un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), un nouveau type de compte enregistré qui permet d’épargner pour l’achat d’une première maison en franchise d’impôt, jusqu’à concurrence de certains plafonds, et qui est disponible depuis ce mois-ci (toutes les institutions financières n’ont pas encore mis en place leurs offres, alors il faut se renseigner).

Pour les gens qui gagnent 50 000 $ ou moins par an, et dont la capacité d’investissement est limitée, Brenda Hiscock recommande de mettre de l’argent de côté dans un CELI.

Ceux qui gagnent plus de 50 000 $ devraient envisager de placer de l’argent dans un REER ou un CELIAPP, selon qu’ils répondent ou non à la définition d’acheteur d’une première maison établie par le gouvernement fédéral et selon «ce qui sera le plus avantageux pour leur situation», ajoute M Brenda me Hiscock.

La clé du succès à long terme en matière d’investissement est la diversification et la cohérence, estime-t-elle.

«Il est important d’avoir un portefeuille bien diversifié, car je constate que de nombreuses personnes finissent par acheter ce que leurs amis leur conseillent, une seule action ou des investissements spéculatifs», observe Brenda Hiscock.

Trouver l’équilibre entre le plaisir et la responsabilité

Bien qu’il soit excitant de recevoir un remboursement d’impôt, Brenda Hiscock met en garde contre les dépenses impulsives et suggère plutôt d’en réserver un petit pourcentage au plaisir personnel et le reste à une planification financière plus responsable, comme le remboursement des dettes ou l’investissement.

«Il faut être pratique, bien sûr, mais il faut aussi se rendre heureux et profiter de la vie, et je pense qu’il faut trouver un bon équilibre à ce niveau-là», affirme-t-elle.

Natasha Jahrig, gestionnaire de compte, services bancaires aux particuliers à la Canadian Western Bank, donne des conseils semblables aux Canadiens qui se demandent ce qu’ils vont faire de leur remboursement d’impôt.

«Il ne s’agit certainement pas d’un conseil unique. Il s’agit en fait de situations personnelles, souligne-t-elle. Je poserais beaucoup de questions comme : “Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ?”»

Selon Natasha Jahrig, les personnes endettées _ en particulier celles qui ont des intérêts élevés _ devraient rembourser leurs dettes rapidement afin de pouvoir reprendre le contrôle de leurs finances.

Ceux qui n’ont pas beaucoup de dettes devraient envisager de créer un fonds d’urgence avec leur remboursement d’impôt au cas où ils perdraient leur emploi ou auraient une autre urgence qui pourrait mettre à mal leur portefeuille, ou de placer de l’argent dans des CELI, des REER ou des investissements non enregistrés, ajoute-t-elle.

Les comptes non enregistrés sont des comptes d’investissement imposables proposés par les banques et les prestataires de services financiers au Canada. Ils permettent d’investir un montant illimité dans un éventail de placements et sont utiles lorsqu’on a épuisé son CELI ou son REER.

À ceux qui ne savent pas quoi faire de leur remboursement d’impôt ou qui souhaitent recevoir les conseils personnalisés d’un expert, Brenda Hiscock et M Natasha me Jahrig recommandent de s’adresser à un planificateur financier agréé, à un conseiller financier de confiance ou peut-être même au comptable qui s’occupe de leur déclaration de revenus.

«Il est très important d’établir une relation avec ses experts afin qu’ils puissent fournir des conseils sur ce qui convient le mieux», conclut Mm Natasha e Jahrig.

Il est également possible de se tourner vers des ressources en ligne gratuites, comme le site web getsmarteraboutmoney.ca, qui, selon Brenda Hiscock, offre une «excellente couverture» de tous les domaines de la planification financière.

Dans l’ensemble, les experts soulignent qu’il vaut la peine d’examiner attentivement les options qui s’offrent à soi lorsqu’on reçoit son remboursement d’impôt.

«Ceux qui y réfléchissent bien et qui font preuve de stratégie s’en sortiront probablement gagnant à long terme», croit Brenda Hiscock.

 

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