Plus d'entreprises s'attendent à voir leurs ventes diminuer, dit la Banque du Canada

Publié le 16/01/2023 à 14:44, mis à jour le 16/01/2023 à 18:14

Plus d'entreprises s'attendent à voir leurs ventes diminuer, dit la Banque du Canada

Publié le 16/01/2023 à 14:44, mis à jour le 16/01/2023 à 18:14

Par La Presse Canadienne

(Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Avec la forte inflation et les hausses des taux d’intérêt qui grugent les chèques de paie des consommateurs, les entreprises s’attendent à voir leurs ventes ralentir, révèlent deux sondages de la Banque du Canada dont les résultats ont été publiés lundi.

Tant les entreprises que les consommateurs s’attendent à voir une récession dans les 12 prochains mois, selon l’enquête sur les perspectives des entreprises et celle sur les attentes des consommateurs réalisées par la banque centrale.

Alors que la demande des entreprises s’affaiblit, un nombre croissant d’entre elles considèrent la demande et le crédit comme des préoccupations urgentes. En même temps, elles affirment que les pressions sur les coûts, les pénuries de main-d’œuvre et les problèmes de chaîne d’approvisionnement s’atténuent.

Du côté des consommateurs, les Canadiens confrontés à l’inflation et aux taux d’intérêt plus élevés réduisent leurs dépenses, puisqu’ils doivent consacrer une plus grande partie de leur budget aux premières nécessités.

Près de neuf consommateurs sur dix ont indiqué avoir réduit leurs dépenses de voyage, d’hébergement, de restauration et de loisirs.

Plus de sept répondants sur dix ajoutent avoir réduit leurs achats de vêtements et de chaussures, tandis que près de six consommateurs sur dix ont révisé à la baisse leurs achats d’épicerie.

Les deux sondages de la banque centrale «suggèrent que les hausses de taux d’intérêt fonctionnent comme prévu pour ralentir les dépenses», a écrit la directrice générale des études économiques de la Banque CIBC, Karyne Charbonneau, dans une note à ses clients.

Depuis mars, la Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt directeur de façon dynamique sept fois de suite, pour lutter contre la plus forte inflation en plusieurs décennies. Son taux directeur se situe actuellement à 4,25%, son niveau le plus élevé depuis 2008.

Bien que l’inflation annuelle ait diminué au cours des derniers mois, elle demeure bien au-dessus de la cible de 2,0% de la Banque du Canada.

La banque centrale devrait maintenir les taux d’intérêt à un niveau élevé pendant un certain temps pour atténuer davantage l’économie et l’inflation.

Une récession largement attendue

Avec des perspectives économiques quelque peu assombries, certaines entreprises s’attendent à un ralentissement des ventes et renoncent à leurs plans d’investissement.

Bien que les deux tiers des entreprises s’attendent à une récession au cours des 12 prochains mois, la moitié des entreprises a indiqué qu’elle prévoyait d’accroître sa main-d’œuvre ou de pourvoir des postes vacants au cours de la même période.

Pendant ce temps, 72% des consommateurs s’attendent à une récession.

Malgré la prévision répandue voulant qu’une récession soit probable, les sondages montrent que la plupart des consommateurs et des entreprises ne pensent pas qu’elle sera importante.

Cela correspond à ce que de nombreux économistes prévoient pour l’économie canadienne, en évoquant la vigueur du marché du travail comme coussin potentiel en cas de ralentissement.

Cependant, bien que le marché du travail soit demeuré relativement vigoureux, les travailleurs canadiens ont vu leur salaire réel chuter dans le contexte de forte inflation. Selon l’enquête sur les attentes des consommateurs, la plupart des travailleurs ne s’attendent pas à ce que leurs revenus rattrapent l’inflation.

Les enquêtes montrent également que les entreprises et les consommateurs s’attendent à ce que l’inflation reste élevée à court terme, mais s’attendent à ce qu’elle diminue dans cinq ans pour se rapprocher de l’objectif de 2,0% de la banque centrale.

Plus d’un quart des consommateurs s’attend à observer de la déflation dans cinq ans, nombre d’entre eux estimant que les prix diminueront à mesure que l’économie se remettra des chocs du côté de l’offre.

L’économiste en chef adjoint de la Banque Royale, Nathan Janzen, a souligné qu’il était «étonnant» de voir le nombre de personnes s’attendant à une baisse des prix à long terme.

«Je ne sais pas si le fait d’être aussi optimiste va faire en sorte que ça se réalise. Il est plus difficile pour les prix de baisser que d’augmenter», a-t-il noté.

Les résultats des enquêtes de la Banque du Canada précèdent sa prochaine décision sur les taux d’intérêt, prévue pour le 25 janvier.

Même si la banque centrale a évoqué, le mois dernier, sa volonté de suspendre le cycle de hausse des taux, de nombreuses banques commerciales, dont la Royale, s’attendent à la voir augmenter son taux directeur d’un nouveau quart de point de pourcentage.

«Je ne pense pas que cela ait changé avec ces données», a estimé M. Janzen.

Statistique Canada doit dévoiler mardi son rapport sur l’inflation pour le mois de décembre, qui éclairera également la décision de la banque centrale, a-t-il ajouté.

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