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Pénurie de main-d’oeuvre: les PME auraient perdu presque 11G$

La Presse Canadienne|Publié le 22 août 2022

Pénurie de main-d’oeuvre: les PME auraient perdu presque 11G$

Les principaux effets de la pénurie se font sentir sur les propriétaires et les autres employés, qui doivent travailler davantage d’heures. (Photo: La Presse Canadienne)

Les petites et moyennes entreprises (PME) du Québec auraient perdu près de 10,7 milliards de dollars (G$) sur la dernière année en raison de la pénurie de main-d’œuvre, affirme la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Selon la FCEI, le manque de main-d’œuvre est le deuxième enjeu le plus difficile pour les PME, après la hausse de certains coûts, tels que les intrants et les assurances.

Les principaux effets de la pénurie se font sentir sur les propriétaires et les autres employés, qui doivent travailler davantage d’heures. Les données sont issues d’un sondage effectué au printemps auprès de 1332 membres québécois de la FCEI ainsi que des informations de Statistique Canada sur les revenus des PME.

Plus d’un tiers des répondants indique également avoir refusé des ventes ou des contrats en raison du manque de main-d’œuvre. Cela «arrive à un bien mauvais moment après deux ans de pandémie qui ont affaibli et endetté trop de PME», selon la FCEI.

«Bien que les pertes de ventes et de contrats soient considérables pour les propriétaires de PME, il est important de noter qu’elles ne correspondent pas nécessairement à des pertes nettes pour l’économie de la province. Ces montants non investis ont peut-être été injectés dans des projets différents ou ont constitué d’autres dépenses pour les PME, et les clients perdus ont pu dépenser leur argent d’une autre façon au Québec», nuance l’auteure du rapport, Laure-Anna Bomal, analyste de la recherche pour la FCEI.

Tous les secteurs sont touchés par la pénurie, mais ce sont ceux de la construction et des services professionnels et administratifs qui affichent les plus grandes pertes, à 2G$.

La FCEI en profite pour réitérer ses recommandations formulées en décembre dernier, même si le vice-président pour le Québec à la FCEI, François Vincent, reconnaît que le Québec a adopté beaucoup de mesures pour épauler les entreprises.

«Cela dit, il faut constater que des actions supplémentaires sont possibles et nécessaires pour les aider, notamment en matière de fiscalité, car le Québec est le champion du pays sur le plan de la taxation. Les entrepreneurs perdent des milliards de dollars en contrats et ne peuvent pas faire fonctionner leur entreprise à plein régime», ajoute M. Vincent.