60 secondes avec Carl-Olivier Rouleau, Génération trompée


Édition du 03 Mai 2014

60 secondes avec Carl-Olivier Rouleau, Génération trompée


Édition du 03 Mai 2014

Par Suzanne Dansereau

«Notre génération a été trompée» - Carl-Olivier Rouleau, Génération trompée

Vous venez de créer un groupe de jeunes Québécois qui s'appelle Génération trompée. Qu'est-ce que c'est ?

Nous sommes la section québécoise d'un mouvement né à Vancouver et maintenant pancanadien qui s'appelle Generation Screwed, soutenu par la Fédération canadienne des contribuables. Notre mission est de sensibiliser les jeunes au fait qu'ils ont été trompés par les politiciens qui leur ont promis de beaux programmes sociaux, dont ils ne verront jamais le couleur, parce que l'État est au bord du gouffre. Ces politiciens sont en train de tuer notre avenir en laissant s'accumuler des dettes astronomiques. Au fédéral, le gouvernement doit dépenser 30 milliards de dollars par année juste pour payer les intérêts sur la dette de l'État canadien. Au Québec, c'est 8 G$ par année. Et les choses empireront avec le vieillissement de la population. Quand les baby-boomers prendront leur retraite, les dépenses exploseront, et c'est nous, la génération trompée, qui nous retrouverons avec la facture. Cela me décourage. Je sais déjà que si je gagne un jour 125 000 $ par année, la moitié de mon salaire ira à l'impôt et que je n'aurai pas grand service en échange. J'ai 21 ans. Je suis à l'université. J'aimerais passer ma vie ici, mais je crains de devoir m'exiler.

Que pensez-vous des intentions du nouveau gouvernement à Québec ?

Le rapport Godbout-Montmarquette est un pas dans la bonne direction. Mais je ne sais pas si le gouvernement libéral aura suffisamment de courage pour agir de façon marquée. C'est ce parti qui a fait les promesses les plus coûteuses pendant la campagne électorale. Maintenant, il change de discours. Mais il se contente de dire qu'il ne va pas alourdir la dette. Cela ne suffit pas, il faut la réduire ! Pas geler les salaires des fonctionnaires, mais réduire leur nombre, déléguer au privé certains services non essentiels - comme le tourisme - pour pouvoir mieux financer la santé et l'éducation. C'est une réingénierie qu'il faut.

Beaucoup de jeunes de votre génération manifestaient, voilà deux ans, pour réclamer le contraire. Que pensez-vous de leur bataille ?

C'est normal pour les jeunes d'être plus idéalistes. Mais ils agissent par méconnaissance des enjeux. Ils ne se rendent pas compte qu'avec leur pseudosocialisme, c'est eux qui paieront la facture plus tard. C'est vrai que l'endettement étudiant, surtout dans le reste du Canada, est un problème, surtout lorsqu'on ne trouve pas de travail après des études universitaires. Et c'est moche aussi que certains employeurs ne leur offrent que des stages non rémunérés. Mais on ne peut pas toujours aller piger dans les poches des autres. Je veux sensibiliser les jeunes de ma génération aux conséquences désastreuses que l'endettement de l'État aura sur notre bien-être économique. Et les amener à faire pression sur le gouvernement pour repenser l'État, justement pour garder l'essentiel de nos programmes sociaux.

198,5 G$ - La dette du Québec dépasse 198 milliards de dollars, ce qui représente 54,3 % du PIB.
Source : Gouvernement du Québec, mars 2014

Carl-Olivier Rouleau
Cet étudiant en droit de l'Université de Montréal est le coordonnateur de la section québécoise du mouvement Génération trompée.

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