Normes environnementales: lancement des activités de l’ISSB
La Presse Canadienne|Publié le 29 juin 2022La ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a confirmé ce que son gouvernement avait annoncé il y a quelques mois, soit un financement de 8 M$ pour la création de ce bureau. (Photo: La Presse Canadienne)
Le bureau du Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (International Sustainability Standards Board, ou ISSB) a officiellement lancé ses activités, mardi, à Montréal, en présence de plusieurs élus.
La mission de ce bureau est de créer des normes de divulgations financières environnementales qui seraient, espèrent ses dirigeants, utilisées pour l’ensemble des entreprises à l’échelle mondiale.
La ministre des Relations internationales du Québec, Nadine Girault, a profité de l’occasion pour annoncer un appui financier de 4 millions de dollars, réparti sur trois ans, alors que la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a confirmé ce que son gouvernement avait annoncé il y a quelques mois, soit un financement de 8 M$ pour la création de ce bureau qui a également recueilli plusieurs dizaines de millions de dollars de la part d’entreprises privées.
Le siège social de l’ISSB est à Francfort en Allemagne. Lors de son lancement officiel en novembre, l’ISSB avait annoncé qu’il allait établir un bureau à Montréal.
«Ce nouveau bureau fera avancer le rôle du Canada en tant que chef de file dans le domaine de la finance durable et contribuera à faire en sorte que le Canada soit au centre de la transition mondiale en cours vers la carboneutralité», a indiqué la ministre Freeland.
Des normes homogènes pour les entreprises
À ceux qui se demandent ce qu’une entreprise aurait à gagner en se soumettant volontairement à de nouvelles règles, la ministre des Finances Chrystia Freeland a répondu qu’elles adhéreront aux nouvelles normes environnementales parce qu’elles ont besoin de capitaux.
«Les marchés du capital international préfèrent déjà investir dans les entreprises vertes, dans les entreprises qui ont des standards durables. Mais c’est difficile pour les investisseurs de savoir qui est vraiment vert, qui pratique vraiment une approche durable. En créant des normes internationales, nous allons aider les investisseurs et créer une très, très forte raison pour les entreprises à suivre ces standards» a indiqué madame Freeland en ajoutant que ce seront «les investisseurs qui vont demander ces normes».
Un avis que partage Anne-Marie J Hubert, associée directrice pour le Québec au cabinet d’audit financier et de conseil EY, anciennement Ernst & Young.
Elle a indiqué que les entreprises veulent des normes environnementales homogènes.
«Ce n’est pas simple de divulguer les prévisions d’émissions de gaz à effet de serre, de déterminer l’impact sur la stratégie de l’entreprise et sur la gestion de risques, par contre, s’il y a une façon commune de le faire, on va tous apprendre ensemble donc les entreprises sont très très heureuses de réduire leurs coûts de conformité», a souligné Anne-Marie J Hubert.
Selon elles, les entreprises profiteront également des futures normes environnementales pour «attirer du talent, attirer des clients et puis être crédibles dans les promesses qu’elles font au marché».
En créant un «langage commun» pour comparer les entreprises entre elles, il deviendra plus facile pour les investisseurs de mesurer l’empreinte environnementale des entreprises et leur risque climatique, avait résumé en entrevue avec La Presse Canadienne Emmanuel Faber, président de l’ISSB, en avril dernier.
Charles-Antoine St-Jean nommé directeur de l’ISSB
L’ancien chef de la direction de Comptables professionnels agréés du Canada (CPA Canada), Charles−Antoine St−Jean, a été nommé directeur général de l’ISSB à Montréal.
Le bureau de Montréal aura une importance similaire à celui du siège de Francfort, selon le cabinet de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie. Il sera notamment responsable des activités visant «le soutien au conseil d’administration, au développement ainsi que de l’engagement pour l’ensemble du marché des Amériques».
La création de l’ISSB avait été annoncée dans le cadre de la COP26 en novembre dernier.
L’ISSB est chapeauté par la Fondation IFRS, l’organisme sans but lucratif qui a créé les normes comptables IFRS (International Financial Reporting Standards).
La conférence de presse de mardi coïncide avec la première réunion des administrateurs de la Fondation IFRS à Montréal, qui se déroule du 28 au 30 juin. Ces administrateurs sont responsables de la gouvernance, de la surveillance et du financement de la fondation.
La ministre provinciale responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, la ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, Pascale St-Onge, des représentants de Montréal International et de l’International Financial Reporting Standards Foundation (Fondation IFRS) et de l’ISSB étaient présents lors de l’événement.