Moderna confirme la construction d’une usine de vaccins
La Presse Canadienne|Publié le 29 avril 2022Justin Trudeau, s’est réjoui du fait que «l’arrivée de Moderna au Canada va créer des centaines de bons emplois et va permettre de continuer à développer le talent ici, dans le domaine de la science».(Photo: La Presse Canadienne)
Le géant pharmaceutique américain Moderna a confirmé, vendredi à Montréal, la construction d’une usine de fabrication de vaccins de 180 millions de dollars dans la région de Montréal.
L’annonce avait été ébruitée plus tôt cette semaine et la présence de deux premiers ministres et quatre ministres n’a pas permis d’en apprendre beaucoup plus.
Par exemple, l’endroit où sera construite l’usine reste à déterminer et on ne sait pas encore quelle sera la contribution des gouvernements au montage financier.
Chose certaine, le premier ministre François Legault n’était pas peu fier d’avoir doublé son voisin ontarien pour cet investissement. «On se parle beaucoup, Doug Ford et moi, le premier ministre de l’Ontario. (…) Il me parle de ses Leafs et se moque un peu des Habs, nos Canadiens, mais aujourd’hui, ça me fait plaisir de dire que le Québec a gagné la bataille pour l’usine de Moderna», a-t-il lancé avec un grand éclat de rire.
Son homologue fédéral, Justin Trudeau, s’est réjoui du fait que «l’arrivée de Moderna au Canada va créer des centaines de bons emplois et va permettre de continuer à développer le talent ici, dans le domaine de la science».
En entrevue avec La Presse Canadienne à l’issue de l’annonce, la présidente et directrice générale de Moderna Canada, Patricia Gauthier, a précisé qu’il y aura, une fois la construction terminée, environ 75 emplois de fine pointe pour les opérations de manufacture.
Autonomie vaccinale
L’usine sera en mesure de fabriquer quelque 100 millions de doses par année, ce qui permettra au Canada et au Québec d’assurer leur autonomie en matière de vaccins. « On n’est jamais mieux servi que par soi-même », a fait valoir François Legault, qui a rappelé les difficultés d’approvisionnement durant les pires moments de la pandémie.
Ce n’est pas un hasard si l’annonce avait lieu à l’Université McGill de Montréal. Le président et directeur général de Moderna au niveau mondial, Stéphane Bancel, a expliqué que l’entreprise entendait travailler étroitement avec les chercheurs universitaires.
«À travers les universités qu’il y a au Canada, il y a des scientifiques qui ont passé toute leur vie sur un virus. Ils ou elles connaissent ce virus par cœur. Ce qu’on essaie de faire, c’est de créer une collaboration où on apporte la technologie Moderna, qu’ils n’ont pas. Eux apportent leur savoir, leurs connaissances sur un virus, que nous n’avons pas, pour ensemble collaborer et aller plus vite», a dit Stéphane Bancel.
L’usine montréalaise ne se limitera pas à la fabrication de vaccins contre la COVID-19, mais entend pousser la recherche et le développement de la technologie de l’ARN messager pour développer des vaccins et traitements pour la grippe, la maladie d’Alzheimer ou le VIH, par exemple.
Recherche universitaire et commercialisation
François Legault a expliqué que « le défi qu’on a souvent, c’est de rapprocher nos universités des entreprises pour commercialiser la recherche. On a, pendant longtemps au Québec, été très bons quand on regarde les statistiques en pourcentage du PIB, on est très bons en recherche. Quand on regarde du côté de la commercialisation des brevets, on a encore du travail à faire. »
Conscient des critiques fréquemment émises autour de ces collaborations entre chercheurs universitaires et entreprises privées, François Legault a cherché à se faire rassurant: « On n’enlève rien aux universités. Les universités vont continuer à faire de la recherche fondamentale. Mais de faire de la recherche appliquée et de commercialiser et créer des emplois payants, c’est bon pour toute la société québécoise. »