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Meng Wanzhou de retour en cours

La Presse Canadienne|Publié le 08 Décembre 2020

Il n’y a pas eu de mention d’un éventuel accord lors de la reprise des audiences en cour lundi.

Un agent de la Gendarmerie royale du Canada qui servait de personne-ressource pour les enquêteurs américains lors de l’arrestation de Meng Wanzhou en 2018 à l’aéroport de Vancouver ne considérait pas qu’il travaillait pour eux.

Le sergent Ross Lundie a déclaré à la Cour suprême de la Colombie-Britannique, lundi, qu’il avait informé la police fédérale américaine (le FBI) de l’arrestation de la haute responsable Huawei, mais qu’il n’avait rien vu de mal à cela.

« Je n’étais pas là pour fournir des informations ou agir au nom du FBI », a dit M. Lundie. « Je travaillais là-bas en tant que membre de la GRC. »

Meng Wanzhou était de retour en cour lundi pour les audiences sur l’admissibilité des preuves dans son dossier d’extradition, dans la foulée des publications de certains médias, selon lesquelles le département américain de la Justice envisagerait de conclure un accord judiciaire dans cette affaire.

Le « Wall Street Journal » a rapporté que les procureurs américains discutaient d’un accord de poursuite suspendue avec Mme Meng en vertu duquel elle accepterait de reconnaître certains actes répréhensibles, ce qui lui permettrait de quitter le Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau n’a pas voulu commenter ces informations vendredi, sauf pour dire que la priorité absolue du Canada est la libération en toute sécurité des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, dont la détention par la Chine est considérée par Ottawa comme une mesure de représailles à l’arrestation de Mme Meng par le Canada.

Meng Wanzhou est recherchée par les États-Unis pour répondre à des allégations de fraude et de complot relativement aux sanctions américaines contre l’Iran par l’entremise d’une filiale de Huawei.

Mme Meng et Huawei nient ces allégations.

Il n’y a pas eu de mention d’un éventuel accord lors de la reprise des audiences en cour lundi.

Les avocats de Mme Meng recherchent des preuves lors de ces audiences pour soutenir leur thèse d’abus de procédure. Ils allèguent que la GRC et les agents des services frontaliers ont mené une enquête criminelle secrète à la demande des autorités américaines sous le couvert d’un examen d’immigration de routine.

Le tribunal a appris que le sergent Lundie était officier supérieur dans un bureau satellite de la GRC à l’aéroport de Vancouver et avait auparavant travaillé pour une équipe de sécurité nationale qui réunissait des agents de GRC, de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et d’autres enquêteurs.

Il a dit au tribunal qu’il avait offert de travailler le jour de l’arrestation de Mme Meng pour s’assurer que tout se passait bien. Il a suggéré à l’ASFC de terminer son processus de douane et d’immigration avant l’arrestation parce qu’il ne voulait pas empiéter sur les compétences de l’organisation.

Richard Peck, l’un des avocats de Mme Meng, a lu un courriel d’un haut responsable de la police fédérale qui a identifié M. Lundie comme un contact de la GRC pour le FBI.

M. Lundie a convenu que c’était vrai, mais a déclaré qu’il ne s’était jamais vu comme un chef de file dans cette affaire, uniquement comme un assistant à l’unité chargée de l’arrestation de Mme Meng.

« Aider le FBI, compte tenu de mes antécédents et de ce à quoi je suis habitué, c’est une position très inconfortable. Ce n’est pas ce que nous faisons », a déclaré M. Lundie.

« Mais vous l’avez fait », a dit Me Peck.

M. Lundie a convenu qu’il avait communiqué avec le FBI ce jourlà.

Il a expliqué que dans son rôle précédent au sein de l’équipe de la sécurité nationale, il était normal de travailler avec d’autres unités d’enquête, mais que ses fonctions ont changé lorsqu’il a déménagé au détachement de Richmond, qui gère le bureau satellite de l’aéroport.

« Je joue un rôle différent ici. J’ai travaillé pour un détachement, donc c’est différent », a-t-il affirmé.

Me Peck lui a demandé s’il avait des inquiétudes concernant les informations qu’il partageait avec le FBI.

« Je n’ai pas transmis d’informations que je n’aurais pas dû transmettre », a-t-il répondu.