Medicago, dont l’usine de Québec n’a jamais été complétée, avait mis au point un vaccin à base de plantes contre la COVID-19. (Photo: La Presse Canadienne)
Le gouvernement du Québec pourra récupérer le prêt de quelque 60 millions de dollars consenti à Medicago en 2015 pour la construction de son usine à Québec.
La question était en suspens depuis l’annonce, la semaine dernière, par la société mère, Mitsubishi Chemical Group, qu’elle mettait fin aux activités de Medicago.
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, l’a confirmé lundi lors d’un entretien avec La Presse Canadienne, tout en réitérant son intention de tout mettre en œuvre pour ne pas perdre l’expertise de la société pharmaceutique.
«Nous on a prêté pour l’usine. On va être remboursé, donc on n’a pas de risque financier. Le risque, c’est un risque de (perdre le) talent. Ce talent-là, dans la mesure où on peut le garder au Québec, on serait très heureux.»
Rejeté par l’OMS
Medicago, dont l’usine de Québec n’a jamais été complétée, avait mis au point un vaccin à base de plantes contre la COVID-19. Ce vaccin, nommé Covifenz, avait été approuvé par Santé Canada en février 2022, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait par la suite refusé son approbation pour l’usage mondial parce que le cigarettier Philip Morris comptait parmi ses actionnaires.
Dans la foulée de la décision de l’OMS, la société japonaise a finalement annoncé jeudi dernier avoir mis un terme à la commercialisation du produit.
Depuis cette date, le ministre Fitzgibbon répète qu’il cherche un repreneur pour Medicago, dont le laboratoire au Québec représente un actif scientifique extrêmement important.
«Il y a 350 personnes, dont 200 à 225 chercheurs qui travaillent sur la thérapie et les vaccins à base de plantes. Et il y a plusieurs produits dans le pipeline qu’on appelle, mais pour amener ça au marché, il y a encore des centaines de millions de dollars à investir», a-t-il expliqué.
Repreneur: Québec pourrait participer, mais pas seul
Et si Québec est prêt à participer à l’effort, il est hors de question de l’assumer au complet, avertit le ministre.
«Nous, comme gouvernement, nous ne pouvons pas être les seuls pourvoyeurs pour maintenir ça. Ça ne serait pas honnête envers les Québécois.
«Par contre, si quelqu’un lève la main, dit qu’il y a une expertise là qu’on veut continuer, on va être partenaire et le gouvernement fédéral a pris le même engagement.
«On est prêts à travailler avec le milieu pour continuer l’opération Medicago. On a quelques mois pour le faire», avance-t-il.
Pierre Fitzgibbon dit avoir «déjà eu des contacts avec des compagnies pharmaceutiques, les universités, peut-être.»
Mais quand on lui demande s’il a ressenti un intérêt à la suite de ses contacts, la réponse n’est pas très encourageante. «Un peu, il y en a, mais c’est qu’on parle de centaines de millions…», laisse-t-il tomber, avouant à mots couverts qu’on ne trouve pas si facilement des poches aussi profondes.